Musique : Kevin Mbouande et sa Patrouille des Stars tropicalisent Paris, en plein hiver

En ce 1er décembre 2023, la France hiberne sous un froid de canard. Pourtant Villiers-le-Bel, en banlieue parisienne, la ville où va bientôt se produire l’orchestre Patrouille des Stars du Metatron Kevin Mbouandé grouille de monde et vit comme un microclimat. Une chaleur fleurant bon les tropiques y flotte, arrivée, sans doute dans le sillage de ce groupe musical congolais, à la réputation remuante.

Hormis Extra-Musica, les orchestres congolais de Brazzaville se produisent très rarement en Europe. C’est à juste titre que ce concert, qui a été largement médiatisé, notamment via les réseaux sociaux, prend les allures d’un évènement.

Concert, couleur tropicale.

En dépit de quelques manquements, le concert a tenu ses promesses du double point de vue de la musique et du spectacle. Il commence avec beaucoup de retard, aux environs de minuit, l’honneur échéant à Gilles Bagues, alias Elamussa Plan, talentueux musicien congolais de la diaspora, d’ouvrir le bal par un playback torride.

Suivra la prestation de l’orchestre Patrouille des Stars himself, qui dès l’entame ouvre le feu ! C’est dans l’ordre des choses pour ce groupe, qui revendique être une école de chant de guerre. Visiblement acquis à sa cause, le public, tout en liesse jubile ! Toute la soirée il va vibrer aux rythmes d’une alternance entre Rumba et sébènes, autrement dits « chauffés », savamment dosés, sur fond de chorégraphie spectaculaire. L’ambiance est à son paroxysme lorsque la chanson culte « Tonton partout, partout » est exécutée. L’adrénaline atteindra son pic avec l’entrée sur scène de la Guest-star, le musicien 12 mémoires, venu droit du Congo. Il est précédé un peu plus tôt de DJ Sergino, un autre musicien de la diaspora, au répertoire très populaire. Avouons-le, le casting était plutôt bien pensé de la part des organisateurs, de réunir ainsi des musiciens à rayonnements géographiques complémentaires. Les uns drainant les mélomanes de la partie Nord de Brazzaville s’agissant de Patrouille des Stars et les autres DJ 12 Mémoires et DJ Sergino, plutôt ceux de la partie sud. Certes un peu caricatural, ce raisonnement correspond aux faits. Et c’est toute la magie de la culture, d’unir la nation, dans l’élan de la passion !

Des bémols dans le jeu.

Le concert est malheureusement jalonné de quelques fausses notes, pourtant évitables. Pêle-mêle, on a décrié le retard, ce serpent de mer qui ravale le pauvre public en poireau de service. Alors que celui-ci mériterait d’être traité avec tous les égards possibles. D’autant que c’est lui, qui finalement, aux côtés des sponsors, le Café du Chef, en l’espèce, finance l’affaire. Ensuite, la salle choisie semblait davantage correspondre à une salle de fête que de spectacle. Mal insonorisés, les murs renvoyaient de manière permanente  un désagréable écho, qui altérait la qualité du son. Mais le plus grave dans l’histoire, c’est le manque de fluidité dans le déroulé. De multiples temps morts intempestifs ont été constatés entre les séquences, donnant l’impression d’une séance de répétition ! Non, Messieurs les musiciens, aux parisiens rompus aux concerts de renom, on ne sert pas pareille prestation. Pas plus qu’aux publics du Congo d’ailleurs !  Bref, si le concert est plutôt réussi, de l’avis général, il était largement perfectible !

Guy Francis TSIEHELA

Chroniqueur musical

Paris France

 

 

 

 

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