L’Afrique, berceau de l’humanité
Cela fait un bon bout de temps, que de plus en plus des voix des Africains éclairés en général, et des hommes noirs en particuliers s’élèvent pour dire non à la version tronquée de l’histoire de leur continent et de leur peuple. Une version complètement dévoyée à laquelle s’étaient livrés les envahisseurs de ce continent noir, si riche sur tous les points de vue. Dans leur eurocentrisme exacerbé, les pilleurs de l’Afrique depuis des siècles, ont conçu à dessein, une approche académique inique qui tentera à chaque fois, d’écarter le continent du cercle de tous ceux qui ont apporté quelque chose de positif à l’humanité.
Après tout ce que ces derniers ont fait subir à l’Afrique, sa jeunesse à la longue a fini par accepter cette vision complètement réductrice, falsifiée et erronée du passé de leurs pères fondateurs sur le sol africain.
L’Africain serait le seul au monde à avoir un comportement bizarre vis à vis de lui-même et de sa propre culture, un comportement qui le fige à jamais dans la servitude, en considérant que l’homme blanc reste et demeure le seul capable de réfléchir et de fournir à l’humanité, ce dont elle a besoin pour avancer.
L’histoire tronquée
L’historiographie occidentale n’a eu de cesse de marteler que l’Afrique n’a rien apporté à l’humanité, et que, tout serait venu des savants européens antiques tels que : Pythagore, Thales, Platon, Euclide, Solon, Ptolémée, Archimède… Je vous livre ici, ce que déclara un ministre de l’éducation de Prussie, lorsque l’Allemagne était soumise par Napoléon, vainqueur des Prussiens en 1806, pour réveiller le nationalisme Allemand, face à tous ces esprits qui sombraient dans le défaitisme. Ce ministre s’appelait Wilhelm Von Humboldt ; Il déclare en 1909 : « L’étude de l’histoire grecque est donc chez nous, une matière très différente des autres études historiques. Les Grecs pour nous, sortent du cercle de l’histoire. S’il est vrai que leurs destinées font parties de la grande chaîne des évènements, ce n’est pas sous cet angle qu’ils nous intéressent. Nous ne comprendrons rien de l’importance du lien qui nous lie à eux, si, nous commettons l’erreur de la mesurer à l’aune du reste de l’histoire du monde. La connaissance des grecs n’est pas seulement pour nous plaisante, utile ou nécessaire – non, le fait est que seul les grecs, nous offrent l’image idéale de ce que nous voudrions être, de ce que, nous voudrions produire, chaque pan de l’histoire, nous apporte un trésor de sagesse et d’expériences humaines. Mais, les Grecs nous donnent quelque chose de plus terrestre, quelque chose qui touche au divin. »
Dans la même lancée, voici ce que déclarera à son tour en 1921, un certain anglais Sir Thomas Health, dans son ouvrage intitulé : « L’histoire des mathématiques Grecs » : « De plus en plus d’efforts sont entrepris, pour établir une juste appréciation et une claire compréhension des dons que les grecs ont fait à l’humanité. Ils n’ont pas seulement été des précurseurs, ce qu’ils ont entrepris, ils l’ont apporté au sommet de la perfection, et n’ont en cela jamais été surpassés. De toutes les manifestations du génie grec, aucune, n’est plus impressionnante ou n’impose d’avantage le respect que celle que nous révèle l’histoire des mathématiques. Les Grecs plus que tout autre peuple de l’antiquité, possédaient l’amour de la connaissance pour la connaissance ; Chez eux, il se ramenait à un instinct, une passion. Les Grecs étaient une race de penseurs… »
Croyez-moi, pour un Africain naïf et ignorant de sa propre histoire, celle de son continent, lorsqu’il s’est abreuvé d’une telle littérature qui exalte le pseudo génie grec, il ne peut que se fondre dans des complexes multiples. Or, tout ce qui brille n’étant pas or, il convient à tout Africain, de plonger sérieusement dans le passé de son continent, il ne grattera pas très longtemps, et il découvrira que ce qu’il est en train de lire, n’est que pur mensonge et rien d’autre. Voilà comment par ce type de procédé, l’historiographie eurocentriste, monta en épingle, le supposé génie de la Grèce antique. Des affabulations, des fables et des légendes de cet ordre sont légions dans bon nombre de nos librairies, et c’est ce type de littérature qui poussa un certain Président de la France, au comble de son ignorance, à aller insulter les Africains à Dakar, dans leur Saint des saints, c’est à dire, dans l’enceinte de l’université CHEIK ANTA DIOP, en déclarant cyniquement que : « Les Africains, ne sont pas prêts de rentrer dans l’histoire… »
Qu’on se le dise : L’Africain qui se respecte, et qui est remonté dans son passé, découvre rapidement que les Grecs n’ont pas d’histoire en tant que telle, s’ils en ont une, celle-ci ne va pas au-delà de mille ans. Et comment donc nous expliquer qu’en si peu de temps, ils auraient réalisé tout ce qu’on leur attribue ? Matériellement c’est impossible, d’autant plus que ce peuple grec, on le sait aujourd’hui, ployait sous une dictature féroce, contrairement aux Kamites eux qui jouissaient d’une certaine liberté de réflexion, sous des cieux radieux. Ces eurocentristes, adeptes du banditisme intellectuel, nous ont tellement abreuvé de ces inepties, au point que, nous finirons par croire tout ce qu’ils disaient. On l’a souvent vu en Afrique, lorsqu’un enfant est bon en mathématiques, on n’hésite jamais à l’affubler du sobriquet : « Pythagore ».
L’Afrique, le passé, le présent et l’avenir de la planète…
Heureusement que certains Grecs, dans un souci d’honnêteté intellectuelle, vont reconnaître que tout ce qu’ils savaient, ils l’ont appris chez les prêtres égyptiens en Afrique, ceci n’est plus un secret pour personne. Certains de ces Grecs, une fois de retour chez eux après leurs années d’étude sur le sol africain, animés par l’appât du gain, et en quête de gloire, s’arrogèrent la paternité du savoir égyptiens, une honte… Lisez par exemple le biographe de Pythagore Jamblique, il est on ne peut plus clair dans son propos : « Pythagore est un plagiaire des égyptiens » nous révèle-t-il.
Dans les prochains articles, nous démonterons preuves irréfutables à l’appui, tous ces mensonges et ces arnaques intellectuelles flagrantes des eurocentristes. Quant à tous ces occidentaux qui s’époumonent à déclarer aujourd’hui un peu partout que : « L’Afrique est l’avenir de la planète », qu’ils nous expliquent donc comment un continent qui n’est peuplé que des ignares, pourrait le devenir ? Au fond d’eux-mêmes, ils savent que cette Afrique-là, n’est pas seulement l’avenir de notre planète, mais, il a été le passé de celle-ci à travers ce qu’elle apporta à notre humanité. L’Afrique est aussi le présent de la planète, puisqu’on le sait de nos jours que, le modernisme, repose sur la pensée africaine, voilà pourquoi inéluctablement, le continent noir, est l’avenir de notre planète.
Il est inconcevable que l’on s’accorde à reconnaitre que l’AFRIQUE est le berceau de l’humanité, et continuer à crier sur les toits du monde, que celle-ci n’a rien apporté à notre humanité, pourtant une fois de plus, c’est sur son sol, que tout a commencé, que tout est parti. Il importe donc aux Africains de reprendre du poil de la bête, de s’arroger leur histoire, et surtout de ne pas dormir sur leurs lauriers, pour qu’ils redonnent à leur continent tout son lustre et le respect qui lui est dû.
Raphaël Elono Auteur-Chercheur.
Très édifiant.