Cameroun : Bilan du double scrutin du 09 Février
Cameroun : Bilan du double scrutin du 09 Février
Comme un son de déjà entendu, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais(RDPC) se taille une fois de plus la part du lion lors de ces élections législatives et municipales malgré un fort taux d’abstention.
Au lendemain de ce double scrutin, et malgré le nombre extrêmement bas de votants, les élections se sont déroulées dans le calme au Cameroun. Les médias locaux dans l’ensemble en ont fait largement échos pour évoquer cette situation. L’exemple le plus patent se trouve dans la métropole économique Douala où le taux de participation a été historiquement faible. Certains hommes politiques sont même montés au créneau pour dire leur profonde désolation à l’instar de Carlos Ngoualem, qui était en course pour le SDF (Social Democratic Front) à Douala 5ème qui avait estimé avec beaucoup de désarroi que « nous avons non seulement perdu, mais nous n’avons pas réussis à consolider les acquis (…), dans nos fiefs traditionnels, le taux de participations était particulièrement faible ». Une situation qui est la démonstration évidente du fait que le Camerounais n’a plus un grand intérêt à la chose politique.
Le RDPC en leader incontestable…
Qu’on l’aime ou pas, on est forcé de reconnaitre la prédominance du parti de la « flamme ardente », dans le landernau politique Cameroun. Dans la région du Littoral, malgré la percée du parti de Cabral Libii li Ngue le PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale) notamment avec Nourane Foster Fotsing, qui bénéficie d’une très bonne campagne dans l’ensemble, et selon les sondages non officiels, elle est partie pour devenir député. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a fait carton plein dans toutes les circonscriptions où elle a présenté des candidats. Ainsi, pour ce qui est des municipales dans Douala 3ème, le Maire SDF rend le magistère au RDPC alors que dans Douala 5ème, c’est le statu quo.
Aussi, la grande razzia du RDPC, la défaite du SDF et l’influence du MRC (Mouvement pour la Réconciliation Nationale) du professeur Maurice Kamto, qui s’est traduite par un fort taux d’abstention, les résultats de ce double scrutin, confirment des changements observés lors de la dernière présidentielle.
Les résultats des commissions locales des votes, estiment que le taux d’abstention serait « autour de 70% », selon les observateurs de La Dynamique des citoyens, un organisme indépendant dirigé par le syndicaliste Jean-Marc Bikoko.
Pourquoi ce dégout de la politique par les camerounais ?
De nombreuses raisons peuvent expliquer ce désamour exponentiel de la chose politique par les Camerounais. On a au départ le non retrait des cartes d’électeurs, le manque d’engouement à participer à ces élections, une perte de confiance graduelle dans le processus avec en toile de fond les institutions qui l’incarnent à l’instar d’ELECAM (Elections Cameroun), et dans une moindre mesure le mot d’ordre de boycott des acteurs de l’opposition. Tous ces paramètres sont venus ternir l’image de ces élections qui malgré tout démontrent de la vitalité et du respect du calendrier des élections tel que prescrit par la loi.