Éducation: L’école, le parent pauvre en Afrique
Si pendant la première guerre mondiale, certains expliquent la défaite de l’armée française face à l’Allemagne par le fait, entre autres, que l’armée de cette dernière avait un budget 3 fois supérieur à celui de l’armée française et disposait donc d’un vivier plus important d’officiers de réserve, certains historiens français, parmi lesquels Michel Wievorka, soulignent le fait que la moyenne d’âge de la troupe de réserve allemande était non seulement plus jeune, mais surtout plus instruite. C’est après cela que la France a mis un accent particulier sur la formation et l’instruction de ses hommes de troupes et officiers, confirmant ainsi que l’éducation est un moteur essentiel dans le développement d’un pays, sur tous les plans : militaire, géographique, politique, économique, démographiques…
À la suite de l’Allemagne, beaucoup de pays occidentaux l’ont très vite compris et se sont employés à faire de l’éducation une priorité.
Le système scolaire coréen par exemple, semblable à celui du Japon (qui font partie des pays ayant les taux d’alphabétisation les plus élevés au monde) est certainement aujourd’hui celui qui, dans le monde, valorise le mieux les enseignants.
L’Afrique à la traîne
Lorsqu’on voit le niveau des pays occidentaux, il ne fait aucun doute qu’il y a une relation étroite entre le niveau de développement et le niveau de scolarisation de sa population. Malheureusement en Afrique, de façon générale et particulièrement dans les ex colonies françaises au sud du Sahara, l’école a été assassinée. Sous la gouvernance des potentats qui y sévissent, l’éducation s’est transformée en des systèmes éducatifs au sein desquels tout manque : instituteurs comme salles de classes, école est payante et non obligatoire, un environnement où des élèves sont mal suivis à cause des effectifs pléthoriques, un secteur où des enseignants sont clochardisés, méprisés, tabassés, voire tués. Récemment au Cameroun, un jeune enseignant a été poignardé par son élève. Il a succombé à ses blessures à la suite de cette rixe. En Côte d’Ivoire, malgré « l’école gratuite », 43% des enfants sont hors du système scolaire. Au Sénégal, si l’on estime aujourd’hui le taux de scolarisation brut à plus de 90%, il existe une réalité bien plus nuancée. Selon les spécialistes, le problème actuel de l’éducation au pays de la Teranga ne se pose plus en termes d’accès, mais plutôt en termes de qualité et d’équité.
A.B