Union Africaine : Monnaie unique, Banque centrale, Fonds monétaire à l’horizon 2045

L’Union Africaine (UA) a relancé le chantier de l’établissement d’institutions financières et monétaires africaines dont le projet avait été lancé en 2005 lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation, à Abuja au Nigeria. L’organisation continentale entend rendre effectif ce projet d’ici à l’horizon 2045. Il s’agit de l’entrée en service d’une Banque centrale, d’un Fonds monétaire, d’une banque d’investissements et d’une bourse panafricaine, qui serviront à accompagner la dynamique d’intégration africaine. Le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a été désigné par ses pairs pour piloter ce projet. Ces institutions financières panafricaines seront dépendantes de l’Union africaine (UA).

Le Président ghanéen a pour mission d’accélérer la mise sur pied de la Banque centrale africaine (ACB), du Fonds monétaire africain (AMF), de la Banque africaine d’investissement (AIB) et de la Pan-African Stock Exchange.

Il faut relever que la création de toutes ces institutions a été prévue par le traité d’Abuja, adopté en 1991, en l’article 19 de l’Acte constitutif de l’Union africaine, adopté en 2000.

Pour Nana Akufo-Addo, la mise en place de ces institutions est « essentielle pour une meilleure mobilisation des ressources sur le continent ».

Un plan d’action en trois axes

Lors du récent sommet des Chefs d’États et de gouvernements à Addis-Abeba en Éthiopie, le Président ghanéen a présenté son plan d’action en trois axes : travailler avec les pays hôtes dont le Cameroun pour l’AMF, le Nigeria pour l’ACB et la Libye pour l’AIB, afin d’accélérer les signatures et ratifications des pays du continent au projet, proposer l’élaboration d’une politique commune entre les pays et l’UA, permettant la mise en œuvre d’une Banque centrale africaine et d’une monnaie unique, garantir son implication dans les travaux de l’UA et de l’Association africaine des bourses (ASEA), en vue de la création de la Pan-African Stock Exchange.

Le choix du dirigeant ghanéen pour mener à bien ce projet ne s’est pas fait au hasard. Nana Akufo-Addo a plusieurs atouts dont le cédi, la monnaie nationale. Cette monnaie a été désignée comme la devise la plus puissante du monde en 2020, devant le dollar américain. Selon une étude de l’agence américaine Bloomberg, le cédi du Ghana s’est renforcé de 3,9 %. Soit la plus forte hausse des 140 monnaies étudiées.

Mais la tâche ne sera pas facile pour le Président Nana Akufo-Ado car les obstacles à la réalisation de ce projet restent multiples. D’après les économistes, les monnaies africaines se caractérisent par leur volatilité, un manque important de liquidités et un statut rarement négocié sur le marché financier mondial, ce qui rend les échanges entre pays africains difficiles.

Il faut relever que les institutions financières panafricaines font partie des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui avait prévu des délais bien précis quant à leur lancement. L’AIB ainsi que la Pan-African Stock Exchange devaient, par exemple, voir le jour en 2016. Le Fonds monétaire africain en 2018.

Le travail s’avère donc herculéen, compte tenu des écueils que rencontrera le Président ghanéen notamment les réfractaires au développement de l’Afrique.

Il faut relever que tout cet ensemble de projets, Muhammar Kadhafi, le guide libyen, en avait rêvé et avait même entrepris de les financer presqu’entièrement.

M.M

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