Environnement : le Tchad, premier producteur mondial de poussière
Le Tchad « produit » 20% de l’ensemble de la poussière mondiale. Et cette poussière, nuisible au premier abord, est essentielle pour l’écosystème. Ce sont quelques-unes des conclusions d’une étude scientifique menée par des chercheurs anglais et américains depuis 2006. Une étude qui pourrait connaître de nouveaux développements dans les mois à venir.
Le Tchad est la première source d’émission de poussière dans le monde. Cette poussière provient d’un phénomène climatique : la dépression du Bodélé au nord du pays dans le désert du Djourab, dans la partie la plus profonde de l’ancienne mer paléo-tchadienne. Une dépression qui produit chaque année entre 60 et 120 millions de tonnes de poussières voyageuses.
Car ces poussières se déplacent. Et elles ont un rôle essentiel pour fertiliser les sols des forêts amazoniennes à 10 000 km de là.
Paquets de poussière
« Grâce aux images satellitaires, nous suivons les paquets de poussière qui traversent l’Atlantique, commente le climatologue et auteur de l’étude, Richard Washington au micro de RFI. En ce moment même, nous assistons à de grands déplacements compte tenu de la force des vents. Depuis le désert tchadien, la poussière met dix jours à traverser l’océan et atteindre l’Amérique du Sud. C’est un phénomène unique : la dépression du Bodélé est la première source d’émission de poussière dans le monde. Cela n’a pas qu’une influence sur le climat ou la sédimentation des sols mais aussi sur l’ensemble de l’écosystème. La poussière apporte des nutriments aux océans et aux forêts. »
Présentation au sommet de Cancun
Ces recherches, au carrefour de nombreuses disciplines scientifiques sont donc amenées à se développer. En mai prochain, l’équipe devrait accompagner le ministre tchadien de l’Environnement à Cancun en Mexique pour présenter le dossier au Sommet mondial pour l’environnement. Les chercheurs souhaitent également repartir sur le terrain, dans la région du Bodélé mais aussi dans d’autres parties du Sahara, en Mauritanie, en Algérie, ou au Mali.
Sources : RFI