Chronique : C’est pas sorcier !

 

L’Afrique est riche ! Très riche on ne cesse de le dire, notamment avec son sous-sol qui regorge de ressources incommensurables. Et pourtant beaucoup de pays africains, figurent toujours dans le palmarès des nations les plus pauvres au monde. Manque d’infrastructures – celles qui existent sont désuètes – manque d’eau potable, d’électricité, famine, corruption, népotisme, tribalisme… autant de maux qui minent le Continent. Conséquence, les pays africains sont toujours à la traîne. Les jeunes qui estiment qu’ils n’ont plus d’avenir ici prennent de plus en plus des risques pour aller chercher l’Eldorado ailleurs.

Mais à qui la faute ? C’est la question qui revient le plus souvent dans des forums, débats, conférences, organisés à travers la planète sur l’Afrique.

Le plus souvent les Africains portent un doigt accusateur – à raison où à tort – sur les pays Occidentaux qui selon eux, pillent les richesses du Continent et provoquent des guerres pour davantage l’appauvrir. Très facile comme accusation, même si l’on sait qu’ils ont une part de responsabilité. Mais à leur décharge, ce ne sont pas les Occidentaux qui demandent aux dirigeants africains de ne pas construire des écoles, des hôpitaux, des routes dans leurs pays. Ce ne sont pas eux qui demandent aux dirigeants africains, de piller les caisses de l’État pour s’acheter voitures luxueuses et appartements en Europe ou aux États-Unis. Ce n’est ni l’Élysée, ni la Maison Blanche, encore moins, Londres, Ottawa, Moscou, Bruxelles, Berne… qui demandent à un dirigeant africain, de louer tout un étage d’un hôtel à l’année pour en faire une présidence secondaire…

LE SOUS DÉVELOPPEMENT N’EST PAS UNE FATALITÉ

Si quelques États ont décidé de s’enfoncer davantage dans l’obscurantisme qui les caractérise, d’autres avancent à petit pas vers la vraie émergence. Ça donne du baume au cœur. Les cas du Rwanda, de la Guinée Équatoriale, du Ghana, du Cap Vert, de l’Éthiopie, du Sénégal, du Nigeria et bien d’autres sont édifiants. D’aucuns diront que parmi les pays cités, certains ne sont pas des modèles de démocratie. Qu’importe ! Ils ont osé. Leurs dirigeants ont pris des risques qui ont payé.

Le Rwanda est devenu une référence des pays émergents en Afrique. Malgré le génocide de 1994 qui a marqué son histoire avec près de 800 000 morts, il est devenu le 7ème pays le mieux géré et le mieux gouverné de la planète, ceci notamment en raison d’une série de réformes et de politiques publiques initiées par les autorités, qui renforcent la qualité de ses institutions. Et lorsque Kigali sa capitale est désignée ville la plus propre d’Afrique, on ne peut que s’en réjouir.

La Guinée Équatoriale, mal notée en ce qui concerne le processus démocratique, a connu un développement fulgurant en moins de 10 ans grâce à la découverte du pétrole.

Les autorités ont investi dans de grands projets qui font du pays aujourd’hui, un petit émirat en Afrique Centrale. Même si on accuse le pouvoir de museler le peuple, mais au moins les infrastructures déjà mises sur pied, resteront et profiteront aux générations futures.

Le pays dispose de deux hôpitaux de référence à Malabo la capitale politique et Bata la capitale économique. Pas besoin d’évacuations sanitaires en Europe.

Si certains dirigeants africains ont pu exploiter les ressources de leurs pays pour les mettre à la disposition de leurs peuples, ça veut tout simplement dire que c’est possible pour les autres. Et c’est pas du tout sorcier.

Martin Mbita

N.B : Ce texte qui est toujours d’actualité, a été rédigé en 2017. C’était une de mes contributions au journal en ligne « Le Grand Angle » de mon confrère Tranquillin Arcade GBENONTIN

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