Burkina Faso : Le Mogho Naaba, l’Apôtre de la paix

Au Burkina Faso, le Mogho Naba, a joué un rôle important dans les tractations entre militaires qui ont permis d’éviter un bain de sang dans le pays lors du soulèvement d’octobre 2014.

Mogho Naaba (variantes Mogho Naba, Moro Naba, Morho Naba, Mogh-Naaba ou Moogo Naaba), littéralement « chef » (naaba) du « monde » (mogho), est un titre porté par le roi du royaume mossi de Ouagadougou ou de l’Oubritenga au Burkina Faso.

Depuis plusieurs siècles, le « Naaba » règne sur ce petit royaume au Burkina Faso, pays de l’Afrique de l’Ouest. Très influent autrefois sur ses sujets, son autorité a considérablement diminué sous l’administration moderne et particulièrement sous la révolution du Président Thomas Sankara. Aujourd’hui, le Mogho Naba est devenu un symbole vivant de la tradition au « pays des hommes intègres ».

Personnage très  influent

L’influence du Mogho Naaba dans la vie politique au Burkina Faso vient du fait que le siège du pouvoir politique se trouve au cœur même de son royaume, le Plateau Mossi. Aussi, députés élus à l’Assemblée nationale, ministres du gouvernement et certains ambassadeurs sacrifient régulièrement le rituel en allant chercher son assentiment symbolique.

Son rôle devient très important en temps de crise.  C’est un très grand médiateur. Et comme la reine en Angleterre, sa position (il est censé être au-dessus de la mêlée politique), est un atout considérable pour toute médiation. Le Mogho Naaba a joué un grand rôle dans la crise qui a secoué le Burkina Faso en octobre 2014.

Lors du soulèvement populaire d’octobre, certains protagonistes de la crise, à tour de rôle, se sont rendus dans la cour du roi, afin de rechercher conseil et sagesse. Alors que Ouagadougou la capitale était assiégé par les putschistes, leur chef, le Général Gilbert Diendéré, a débarqué chez le Naba pour demander conseil. Le chef traditionnel a joué un rôle de médiation dans les tractations entre militaires qui ont permis d’éviter que le Burkina Faso baigne dans du sang.

Loyalistes et putschistes ayant réalisé que les choses prenaient une très mauvaise tournure, se sont tournés vers le roi, dans l’espoir de trouver un dénouement pacifique. Dans les concertations, le Mogho Naaba leur a rappelé que leur rôle à tous était de défendre l’intégrité du pays et de protéger ses fils, et non le contraire. Il leur a également demandé de se pardonner mutuellement, car « dans toute situation compliquée c’est l’absence de pardon qui mène au désastre ».

M.M

Laisser un commentaire