Économie: Le Shâty l’ancêtre de la monnaie

À l’heure où certains pays africains tergiversent encore sur la création d’une monnaie unique, d’autres pays comme la Chine avancent et ne regardent plus en arrière.

La plupart des fils du continent africain qui travaillent dans la finance, l’économie et autres institutions bancaires, savent-ils que le concept d’étalon monétaire est africain ?

Les pays d’Afrique francophone il faut le relever, dépendent encore du franc CFA, une monnaie créée en décembre 1945 par le Général De Gaulle, assisté de son ministre des finances de l’époque, un certain René Pleven et de son ministre des colonies Jacques Soustelle. Après plus de 34 ans d’indépendance factice c’est-à-dire le 12 janvier 1994, la puissance colonisatrice revenait à la charge à travers son premier ministre de l’époque Édouard Balladur pour confirmer une délocalisation décidée unilatéralement par la France. Il déclara : « parce qu’il nous a semblé que c’était la meilleure formule pour aider ces pays dans leur développement… ».

À sa suite, Feu Omar Bongo et feu Eyadema, respectivement Présidents du Gabon et du Togo rétorquaient : « Nous avons été mis dans le même panier ». L’ancien président du Gabon alla même plus loin en indiquant que « les voix africaines n’ont pas compté pour grand-chose dans cette affaire ». Mais ce que ces deux fils d’Afrique avaient oublié c’est qu’ils s’étaient tous soumis à la puissance colonisatrice pour arriver au pourvoir et préserver les intérêts de leur maitre. Comment voudraient-ils dans ce cas que le maître consulte l’esclave pour prendre une décision aussi importante ?

Le premier étalon monétaire

Le tout premier étalon monétaire est bel et bien né sur les terres africaines -3000 ans avant l’ère chrétienne. Il s’appelait le Shâty. Si l’on admet que l’Afrique c’est le berceau de l’humanité, pourquoi ne pas accepter également que ses enfants sont capables d’exploits ?

Mais l’historiographie occidentale dans son eurocentrisme forcené a sciemment occulté cette vérité et l’a détourné pour l’attribuer aux Grecs. Mais malheureusement pour ces occidentaux, les Grecs eux-mêmes ont eu l’honnêteté de reconnaître en affirmant à travers leurs écrits que tout ce qu’ils savaient, ils l’ont appris en Afrique, des prêtres égyptiens. Et Hérode déclarait à juste titre : « les Lydiens sont les premiers à notre connaissance, qui frappèrent et mirent en usage, la monnaie d’or et d’argent ; les premiers qui firent aussi le commerce du détail ». Cette déclaration du Grec découle des fouilles archéologiques qui ont permis de découvrir des anciennes pièces frappées par le roi Alyattes dans la localité de Sardes en Lydie entre -600 et -500, avant l’ère chrétienne. C’est de là qu’est née l’expression « toucher le pactole ». Un référence au fleuve nommé Pactole en Lydie, et qui transportait des pépites composées d’un alliage d’or et d’argent appelé «Électrum ». Ces pépites ont été utilisées par le célèbre roi Crésus. Ce dernier fera frapper au 7ème siècle avant l’ère chrétienne, des pièces de monnaie composées de cet alliage à la gloire de son royaume ; d’où l’expression « être riche comme Crésus ».

L’historiographie occidentale aurait fait fi de tout cela pour se baser sur une découverte faite bien longtemps après celle de la Lydie, c’est-à-dire celle de Ephèse en Turquie où l’on a trouvé des pièces de monnaie qui ressemblaient à celles du roi Alyattes.

Autre fait, les historiens eurocentristes se seraient peut-être basés sur la fameuse monnaie romaine de l’époque appelée « Sesterce », frappée dans les premiers temples romains en 211 avant l’ère chrétienne, dans les ateliers « Junon moneta » d’où le terme de « monnaie » qui découle du latin « monere » qui signifie « avertir ». Il faut retenir que Juanon Moneta, la mère des muses qui était une divinité dans l’antiquité avertissait les Romains de l’éminence des tremblements de terre. C’est aussi à cette époque romaine que remonte le terme « salaire » qui découle du latin « salarium ». Les romains n’ont jamais inventé la fameuse pratique de la rémunération des travailleurs. Cette pratique remonte bien à l’Égypte antique où les ouvriers qualifiés qui bâtissaient les pyramides étaient bien payés. Des fouilles archéologiques ont permis la découverte des fiches de paie dans des tombeaux.

Le Shâty pour remplacer le Cfa ?

Le Shâty existe donc depuis -3000 ans avant l’ère chrétienne. Ce qui voudrait dire tout simplement que l’Afrique a connu la civilisation avant tous les autres peuples de la planète. Les cités grecques il faut le noter ont commencé à frapper leurs monnaies en 550 en fonction de ce qu’ils ont appris lors de leurs études en Égypte.

Lorsque l’on remonte à l’histoire de l’humanité, l’on découvre que les Grecques n’ont commencé à frapper leurs monnaies qu’au 4ème siècle avant l’ère chrétienne. Elles s’appelaient « l’Obole » et étaient en argent.  Il y avait « le tritemorion éginetique » qui valait ¾ d’Obole et le « tritemorien » l’équivalent de ¼ d’Obole. Sur toutes ces pièces figuraient des monarques au faciès africains. Ils s’appelaient Cécrops et Erechthée. Ces faits reconnus par les chercheurs occidentaux confirment la thèse selon laquelle, en inscrivant sur leurs pièces les visages africains, les Grecs ont reconnu la supériorité de leurs maîtres les Égyptiens.

En conclusion, le Shâty sommeille, et n’attend plus qu’on le sorte de son long sommeil millénaire. Il serait donc temps que les Africains se remettent en question et exploitent enfin l’héritage de leurs ancêtres. Ils trouveront certainement de quoi faire.

Raphaël Elono – Auteur Chercheur

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