Cameroun : les séparatistes « anglophones » divisés autour des attaques contre les écoles
Mark Bareta, l’un des leaders séparatistes des régions anglophones du Cameroun a condamné l’incendie perpétré il y’a quelques jours, par des présumés indépendantistes dans le dortoir des filles et le bloc administratif Queen of the Rosary College (QRC) de Mamfé dans le Sud-Ouest du pays.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, il a qualifié cet acte criminel de « honteux » allant jusqu’à en traiter ses ex-alliés « d’animaux » qui s’attaquent aux apprenants et aux établissements scolaires, se réclamant du sécessionnisme. Pour lui, ces derniers ne représentent pas « l’Ambazonie », (cette république qualifiée d’imaginaire par l’État camerounais) dont ils se réclament depuis 2016.
Une attaque de trop contre les écoles
Il faut relever que quelques heures seulement après l’attaque contre le Queen of the Rosery College, Dabney Yerima, le vice-président du « gouvernement intérimaire d’Ambazonie », a dénoncé les actions de ce qu’il a qualifié de « gangs voyous opérant en toute impunité » dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest Cameroun. Pour lui, toute attaque contre une école dans cette zone « est honteuse, désagréable, scandaleuse et inacceptable ». Il a promis que sa faction « prendra des mesures pour désarmer les gangs voyous opérant en toute impunité ».
Félix Agbor Nkongho, avocat des droits de l’homme et élite du Nord-Ouest, très connu pour ses prises de position à l’encontre du régime du Président Paul Biya, a également condamné ces incendies criminels contre des établissements scolaires, attribués à des bandes sécessionnistes qu’il a qualifiées de « barbares, criminels et inhumains ».
Des milliers d’élèves privés d’éducation
Le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), indique que les attaques sécessionnistes ont depuis 2017 privé d’éducation environ 700.000 élèves dans les régions anglophones du Cameroun, et coûté la vie à plusieurs d’entre eux. Certains ont même été recrutés et enrôlés de force comme enfants soldats.
D’après les chiffres des Nations Unies, cette insécurité dans ces deux régions, a provoqué le déplacement de près de 600.000 personnes à l’intérieur du pays parmi lesquelles des enseignants, et au moins 230.246 enfants. L’ONU indique par ailleurs que 66.000 autres réfugiés ont demandé l’asile au Nigeria.
Félicien Ayité