Gabon : Formation des femmes à la conduite des poids lourds
Le métier de conducteur de poids lourd va désormais s’ouvrir à la gent féminine. Ainsi en a décidé le gouvernement gabonais. En partenariat avec les responsables de Gabon special economic zone de Libreville, une formation à la conduite des engins et camions poids lourds est destinée aux jeunes filles sans emploi pour briser le tabou. Elle va durer 9 mois.
Brunette Iyanou 34 ans, est « fan du volant » depuis sa plus tendre enfance.
Son père a souvent eu des véhicules, alors, elle a choisi de l’imiter, mais avec un gros porteur. C’est sur le site de la formation à la conduite des poids lourds que la jeune fille veut s’accrocher à son rêve. L’exercice du jour consiste à maitriser le maniement du camion benne dix roues.
« On a déjà les bases. On sait déplacer un camion et changer les vitesses. Le reste est à venir » s’est-elle confiée à notre reporter.
Brunette fait partie des 50 filles sélectionnées pour cette formation qualifiante. Toutes ont des profils atypiques.
Parmi les candidates, il y’a Cornelia Mendome Nguema qui est diplômée en écotourisme, en plus d’être détentrice d’une licence en lettres modernes. Elle veut désormais, s’essayer dans le bâtiment et travaux publics en conduisant les chargeuses. « Après ma formation en écotourisme, je n’ai pas trouvé d’emploi. J’ai postulé un peu partout sans succès. Un matin j’ai vu une annonce parlant de cette offre de formation. Et comme les engins lourds me fascinent depuis toute petite, je n’ai pas voulu rater cette occasion » nous a-t-elle confié.
Le projet la zone spéciale économique baptisé Com’elles, répond selon ses promoteurs, au besoin économique du marché gabonais. La formation est prévue pour une durée de 9 mois. Elle porte sur la structure de l’engin, les risques routiers et les catégories d’engin.
Stéphanette Andong est chargée de la communication du pool formation du projet Com’elles.
Selon elle, « Les femmes sont formées sur les engins de chantiers de terrassement, les engins de levage, de manutention et la conduite professionnelle ». L’ambition est bien d’ouvrir un pan du marché du BTP à l’emploi féminin. D’autant plus que d’après les dernières données officielles, les femmes constituent plus de la moitié des demandeurs d’emplois recensés par les autorités. Et nombre d’entre elles n’apparaissent même pas dans les statistiques.
Marcellin NZE MOUSSAVOU à Libreville