vendredi 18 juillet 2025
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La Justice en exil – Le barreau d’Afrique de l’Est fuit le soleil tanzanien pour l’air conditionné éthiopien

À Zanzibar, on promettait des cocktails au coucher de soleil et des séminaires les pieds dans le sable. Mais voilà : entre deux rapports accablants sur les droits humains et un climat politique « enthousiasmant », les chers juristes ont préféré délocaliser leur 30e conférence… direction Addis-Abeba. Parce que rien ne stimule les débats juridiques comme un petit parfum d’autoritarisme. Ironie bonus : ils discuteront de « l’État de droit en Afrique » depuis un pays où l’État fait souvent sa propre loi.

 Acte I : Zanzibar, le paradis perdu (pour cause de réalité politique)

Venez débattre des libertés fondamentales entre deux plongées en masque-tuba !

La promo touristique était alléchante… jusqu’à ce que l’E ALS réalise que la Tanzanie offre désormais un package politique peu compatible avec son agenda : avocats sous surveillance : Parler indépendance du judiciaire ? Très risqué quand le gouvernement considère la critique comme un « sport extrême ».  Ambiance Magufuli Forever: l’ombre de l’ancien président plane encore, et son héritage de muselage des voix discordantes fait désormais partie du décor.

Détail pratique : impossible de siroter un jus de fruit en discutant « procès équitable » quand des collègues sont régulièrement priés de se taire… sous peine de disparition créative.

Acte II : Addis-Abeba, refuge ironique des idéalistes

Solution de repli : l’Éthiopie, où le Premier ministre Abiy Ahmed (Prix Nobel de la Paix 2019) jongle entre réformes et guerre civile.*

Les organisateurs ont opté pour l’humour noir : Au moins à Addis, les violations des droits humains sont… comment dire… plus diversifiées ? On pourra comparer les méthodes ! » Avantages logistiques : Hôtels sécurisés, accès wifi contrôlé, et un mélange subtil d’espoir démocratique et de couvre-feu. Thème officieux** : « Comment plaider pour la justice quand votre hôte organise des élections sous tension ? » (Atelier pratique inclus).

Acte III : La réaction tanzanienne : « Tout va bien, circulez ! »

Le gouvernement, vexé que Zanzibar perde ses touristes en costumes-cravates, a sorti son discours préféré : C’est un complot néocolonial ! La Tanzanie est un havre de stabilité… si vous ignorez les arrestations arbitraires, la censure des médias, et les ONG expulsées. #FakeNews ! »

Pendant ce temps, un ministre glisse  off : « De toute façon, ils allaient râler sur le prix des chaises longues… »

Cette conférence sera historique : des juristes débattant des libertés dans un pays où elles vacillent… depuis un autre où elles tremblent. Le comble ? Le cocktail d’ouverture est sponsorisé par… une entreprise de surveillance numérique.

#IronieDuDroit #TourismeJuridique #OnFuitMaisOnDiscute

 

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