vendredi 20 juin 2025
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Sidi Ould Tah à la tête de la BAD : Le Mauritanien qui veut faire bouger le continent (ou au moins essayer) 

24 heures seulement après son élection à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), Sidi Ould Tah a déjà deux dossiers sur son bureau : un stylo qui ne marche pas et l’avenir économique de 54 pays. Pas de pression. 

 

Qui est ce Mauritanien discret mais ambitieux ?  

Sidi Ould Tah, 62 ans, n’est pas un inconnu dans les couloirs feutrés de la finance africaine. Économiste de formation, ancien ministre, gouverneur de banque centrale et surtout fin négociateur, il a su se frayer un chemin jusqu’au fauteuil suprême de la BAD. Son atout ? Une réputation d’homme intègre dans un monde où les scandales financiers font parfois plus de bruit que les projets de développement.

Originaire de la Mauritanie, un pays à cheval entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, il incarne peut-être le pont idéal entre les deux Afriques. Mais attention, ce n’est pas un magicien : il hérite d’une institution puissante mais souvent critiquée pour sa lenteur bureaucratique.

Où va-t-il ? (Et surtout, emmène-t-il l’Afrique avec lui ?)  

La BAD a des milliards dans ses caisses, mais les routes africaines restent cabossées, l’électricité capricieuse et l’emploi des jeunes… une loterie. Sidi Ould Tah promet de « dynamiser » la machine. Traduction : il va falloir dire adieu aux réunions interminables où l’on discute du format des PowerPoint plutôt que des budgets.

Parmi ses priorités  

 

– Les énergies renouvelables (parce que l’Afrique a du soleil à revendre, mais peine à l’exploiter).

  • L’industrialisation (parce qu’exporter des matières premières brutes pour les racheter transformées, c’est un peu se moquer du monde).

  • La dette africaine (un sujet épineux, où il devra négocier entre les créanciers chinois et le FMI, comme un funambule sans filet).

Que peut-il vraiment faire ?  

La BAD n’est pas une baguette magique, mais avec 30 milliards de dollars de projets en cours, elle a de quoi faire parler d’elle. Sidi Ould Tah devra jouer aux équilibristes : plaire aux chefs d’État qui veulent des résultats vite et bien, tout en évitant les pièges des promesses irréalistes.

Son avantage ? Il n’a pas l’air du genre à se laisser impressionner. Et s’il parvient à simplifier ne serait-ce que 10 % de la paperasse, il entrera déjà dans l’histoire.

En attendant, bienvenue au président. Que la chance (et les financements) soient avec lui.

Pendant ce temps, le continent attend plus que des discours

 

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