vendredi 18 juillet 2025
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Mission UA à Abidjan : entre observation électorale et  enquête  sur  les  candidats « fantômes »

Une délégation de l’Union africaine débarque en Côte d’Ivoire pour « évaluer le processus électoral ». Traduction : vérifier si, entre deux allocutions solennelles, le pays n’a pas égaré quelques candidats présidentiels. Spoiler : Laurent Gbagbo et d’autres opposants semblent avoir disparu de la liste comme par magie.  

L’UA en touriste électoral

Depuis lundi, Abidjan accueille une délégation de l’UA conduite par Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre tchadien. Objectif affiché : « observer la transparence du processus ». En réalité, ils cherchent peut-être aussi où se cache le fameux « dialogue inclusif » promis depuis des mois.

La mission a été reçue par Chantal Nanaba Camara, présidente du Conseil constitutionnel, qui doit sûrement leur expliquer comment une liste électorale peut être « définitive » tout en oubliant des poids lourds politiques. Un tour de passe-passe qui mériterait presque un numéro de cirque.

 La liste électorale, ou l’art de l’évaporation politique

  La Commission électorale a dévoilé sa liste définitive, un mot qui, en Côte d’Ivoire, semble vouloir dire « sauf si on change d’avis demain ». Résultat : plusieurs figures de l’opposition, dont l’ex-président Laurent Gbagbo, brillent par leur absence.

Les partisans de l’opposition crient à l’exclusion, tandis que le pouvoir assure que tout est « conforme à la loi ». En clair  : « La loi, c’est nous qui l’écrivons. » Une situation tellement tendue que même les perroquets d’Abidjan répètent maintenant : « Candidature rejetée ! » 

L’UA en arbitre… ou en figurant ? 

L’Union africaine, experte en missions d’observation qui finissent souvent en « on a vu, on a noté, on s’en va », joue une fois de plus les équilibristes. Entre diplomatie et réalité, le fossé est large.

Mahamat Saleh Annadif et son équipe vont-ils vraiment pointer les anomalies, ou se contenteront-ils du traditionnel « Tout se passe bien, mais il faut plus d’inclusivité » avant de repartir ? Parce que pour l’instant, le seul consensus en Côte d’Ivoire, c’est que tout le monde n’est pas d’accord.

Et maintenant, on vote ou on annule ? 

À quelques mois de la présidentielle, le suspense est entier. L’opposition menace de boycotter, le pouvoir assure que le scrutin sera « crédible », et l’UA observe… en espérant ne pas avoir à organiser une médiation de dernière minute.  Pendant ce temps , les Ivoiriens peuvent toujours se consoler en se disant que, dans ce pays, la politique est un feuilleton dont même Netflix n’aurait pas osé le scénario.

 

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