Thiaroye : 80 ans après, un fils traque les cendres du silence colonial
Quand la « patrie des droits de l’homme » règle ses dettes à coups de mitrailleuse, elle enterre ses crimes sous le béton de l’oubli. Mais Mbiram Senghor, brandit une pioche juridique : il exige que la France lui rende les cendres de son père.
Le crime : une arithmétique coloniale
1ᵉʳ décembre 1944, camp de Thiaroye (Dakar), des héros en guenilles : Ces tirailleurs sénégalais viennent de libérer l’Europe des nazis. En échange ? Des promesses de solde impayées et un « accueil » militaire… français dans le texte.
Alors que l’Afrique et le Sénégal misaient sur une « négociation » même version Vichy-sur-Seine : À la place des francs, l’armée coloniale distribue des rafales de MAS-36. Bilan officiel : 35 morts. Réel ? Probablement des centaines. Parmi eux, M’Bap Senghor, fauché pour avoir osé réclamer son dû. « On les a décorés à Versailles, fusillés à Thiaroye. La République sait compter : une balle = un compte en moins. »
Le fils : un archiviste de l’injustice
Biram Senghor, 86 ans, mémoire vivante, sa quête : trouver la fosse où gît M’Bap Senghor. Simple ? Non. L’État français a perdu le dossier… ou feint l’amnésie.
-Son arme : Une plainte contre la France pour « disparition forcée ». Aussi curieux que cela puisse paraitre : c’est au pays des « disparus » d’Argentine que la France est sommée de rendre des comptes. « Mon père est mort pour la France. Aujourd’hui, je demande juste un lopin de terre pour y déposer des fleurs. Trop cher payé ? »
La France face à son cadavre dans le placard
Un siècle de mauvaise foi : 1944 : La version officielle parle de « mutinerie ». Les archives ? Classifiées jusqu’en… 2044. Coïncidence ?
- 2014 : François Hollande reconnaît « un massacre ». Les corps ? Toujours dans les limbes administratifs.
-
2024 : La plainte de Biram Senghor est un coup de pied dans un nid de frelons historiques. L’Élysée préfère-t-il les monuments aux morts… sans morts ?
Thiaroye n’est pas qu’un fait divers colonial. C’est le syndrome d’une France schizophrène : Elle célèbre « l’Afrique libératrice » au Panthéon…
– … mais envoie la police des cimetières traquer les familles en quête de sépultures. Biram Senghor résume : « Ils ont volé la vie de mon père, puis sa mort. Aujourd’hui, je leur réclame son ombre. »
Pendant ce temps, à Paris, on s’émerveille devant les « diversité » des Bleus. La prochaine fois qu’un ministre chantera la « dette historique », suggérons-lui de filer à Thiaroye… avec une pelle. Où est M’Bap Senghor – Parce qu’un crime sans tombe est un crime qui dure