jeudi 17 juillet 2025
À la uneAfrikReportages

Sénégal : les médias tirent la sonnette d’alarme face à un secteur en crise

Malgré une apparente diversité – avec de nombreux titres de presse, radios et chaînes de télévision –, le secteur médiatique sénégalais est en déclin profond. C’est le constat sans appel dressé par les professionnels eux-mêmes, qui réclament des réformes urgentes pour sauver ce « grand corps malade ».

 L’âge d’or où chaque acteur vivait dignement de son métier est révolu. En 2025, selon les professionnels réunis lors des récentes Assises de la presse sénégalaise, le secteur est « mourant ». Ces assises ont été l’occasion d’analyser en profondeur les maux qui rongent la presse sénégalaise, conduisant à un appel unanime pour des « réformes structurelles et urgentes, afin de garantir sa survie et sa viabilité ».

Le rapport général des assises est sans équivoque : la presse sénégalaise est un « grand corps malade ». « Le diagnostic est posé, nous sommes face à un malade. Ces assises ont permis d’amorcer l’identification des remèdes pour redonner santé et vitalité au secteur », peut-on y lire.

Une précarité alarmante malgré la prolifération des médias

Cheikh Thiam, ancien directeur du quotidien national « Le Soleil », a souligné le paradoxe : « Malgré la prolifération des médias-28 chaînes de télévision, 45 quotidiens, 200 radios communautaires, 50 radios commerciales –, le secteur reste confronté à une double précarité : celle des entreprises de presse et celle des professionnels. » Il ajoute, consterné : « Il y a trente ans, les journalistes vivaient mieux qu’aujourd’hui. Ce devrait être l’inverse. »

Cette précarité généralisée a déjà forcé plusieurs titres à cesser leur activité, un « signe d’un effondrement inquiétant,  selon le rapport.

Des causes identifiées, des solutions à mettre en œuvre

Le rapport pointe deux problèmes majeurs :

  1. Un modèle économique obsolète : dépendance excessive à la vente physique des journaux et à la publicité traditionnelle.
  2. Un cadre juridique insuffisant : malgré les améliorations apportées par le Code de la presse de 2017.

Face à cette crise, les professionnels ont formulé des recommandations claires. Leur objectif : construire une presse de qualité qui permette à ses acteurs de vivre dignement, comme par le passé.

 

Laisser un commentaire