Déclaration des Bongo sur leur détention au Gabon : allégations de torture et attente de la réponse officielle
Dans une déclaration commune publiée ce jeudi 3 juillet, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin ont rompu le silence sur leur détention de 20 mois au Gabon suite au coup d’État d’août 2023. Leurs accusations, dont la présidence gabonaise s’apprêterait à publier une version officielle selon nos sources, soulèvent de graves questions sur les conditions de leur incarcération.
Les deux personnes affirment avoir subi des actes de torture répétés (fouets, électrocutions, simulacres de noyade) par des militaires « proches du président Brice Clotaire Oligui Nguema », tant à la prison centrale de Libreville que dans les sous-sols du palais présidentiel. Ils soutiennent avoir été contraints de signer des documents cédant des biens familiaux, qui auraient ensuite été « partagés par les proches du pouvoir ». Ils redoutent une condamnation par contumace visant selon eux à « légaliser la saisie de leurs biens et leur détention arbitraire ».
La famille déclare détenir des « enregistrements audio et vidéo irréfutables » des sévices, qu’elle compte transmettre à la justice française. Une enquête a été ouverte par le pôle Crimes contre l’humanité du tribunal de Paris. Dans leur récit, Ils mentionnent une vidéo montrant une juge gabonaise reconnaissant des « pressions » des militaires pour instruire leur dossier.
Libérés grâce à une intervention de l’Union africaine et de la communauté internationale, Sylvia et Noureddin Bongo étaient détenus depuis le putsch du 30 août 2023. À ce jour, le gouvernement n’a pas officiellement réagi à ces nouvelles accusations. Toutefois, selon nos informations, la présidence gabonaise préparerait une réponse détaillée pour les prochaines heures, susceptible d’éclairer les conditions de leur détention et les charges retenues contre eux (dont corruption et abus de pouvoir sous l’ancien régime).
Rappelons qu’Ali Bongo avait été placé en résidence surveillée quelques mois après avoir été renversé du pouvoir par le Comité de la transition et la restauration des institutions(CTRI), tandis que Sylvia et Noureddin, entamaient une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Les plaignants, par ailleurs, de nationalité française, ont été entendus cette semaine par les juges d’instruction parisiens.
Les autorités judiciaires gabonaises n’ont pas confirmé l’ouverture prochaine d’un procès par contumace, dénoncée par la famille Bongo comme un « faux procès ».