vendredi 18 juillet 2025
À la uneAfrikCultures

Malgré putschs et transitions, le Jnim persiste dans son ballet meurtrier

Ce 1er Juillet 2025, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), franchise d’Al-Qaïda au Sahel, a offert une démonstration édifiante de sa constance : sept attaques coordonnées contre des positions militaires et civiles à Kayes, Nioro du Sahel et Niono, entre autres. Preuve que les jihadistes, contrairement aux gouvernements maliens, ne connaissent ni crise de régime ni transition.  

L’état-major malien a qualifié l’offensive d’« attaques coordonnées » – un euphémisme pour décrire des assauts simultanés le long des frontières sénégalaise et mauritanienne. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montraient Kayes enveloppée de panaches de fumée noire, le camp militaire, des commissariats et la résidence du gouverneur transformés en paysage de ruines. Bilan : des morts, des dégâts « importants », et une communication officielle aussi parcellaire qu’à l’accoutumée.

À Niono, l’ironie du sort a voulu que des jihadistes gisent près de leurs motos, sous l’œil des caméras de l’Africa Corps (ex-Wagner), nouveaux mercenaires en ville. L’aviation malienne aurait riposté, selon des sources locales. Mais comme après chaque attaque, l’armée annonce avoir « repris le contrôle » – une rengaine qui survit, elle aussi, à tous les régimes.

Une rengaine qui ne vieillit pas  

Kayes : Les habitants déblaient les gravats, habitués à jouer les figurants dans ce théâtre de la violence récurrente.

Changement de garde ? Milices locales, Wagner hier, Africa Corps aujourd’hui… Les alliés de Bamako varient, mais le scénario jihadiste, lui, reste immuable.

Silence des kalachnikovs, vacarme des propagandes : Le Jnim revendique en temps réel ; l’armée malienne promet des détails « ultérieurement ».

Entre deux putschs, le Mali retrouve ses fondamentaux : malgré les promesses de chaque nouvelle junte de « terrasser le terrorisme », les attaques s’enchaînent avec une régularité métronomique. Preuve que les kalachnikovs, elles, ne font pas de politique. « À défaut de stabilité institutionnelle, le Mali cultive l’art de la répétition sécuritaire. », note un observateur local.

L’armée a confirmé l’événement sans en détailler le déroulé, préférant sans doute réserver ces éléments pour le prochain communiqué. En attendant, les civils de Kayes comptent leurs morts et leurs fenêtres soufflées, conscients qu’en matière de sécurité, la seule véritable constante au Mali est l’imprévisibilité des lendemains.

 

Laisser un commentaire