Gabon: démocratie en « haute couture », un nouveau cadre des partis politiques en marche
Le Gabon, pays connu pour sa riche biodiversité, semble vouloir appliquer les mêmes principes de sélection naturelle à son paysage politique. L’Assemblée nationale a adopté cette semaine une série de mesures pour encadrer les partis politiques, avec un objectif affiché : rationaliser un écosystème jugé… trop luxuriant.
Exit les partis-fantômes ou les micro-formations créées pour une élection : désormais, pour exister, un parti devra prouver qu’il a pignon sur rue (un siège physique), un compte bancaire bien garni (ou du moins actif), et surtout, une armée de 12 000 militants identifiés. De quoi faire pâlir d’envie certains réseaux sociaux, qui peinent à recruter autant d’abonnés.
Les défenseurs du texte y voient une avancée pour la « qualité démocratique ». « On ne peut pas avoir une démocratie sérieuse avec des partis qui tiennent dans une valise », glisse un député pro-réforme. À l’inverse, les sceptiques murmurent que seuls les partis bien nés – ou bien connectés – survivront à ce grand nettoyage.
Le gouvernement se veut rassurant : « Il ne s’agit pas d’étouffer la pluralité, mais de garantir que chaque formation ait les épaules assez larges pour porter ses idées. » Reste à savoir si, dans un pays où la politique se pratique souvent en cercle restreint, cette cure d’amaigrissement ne risque pas de laisser le champ libre… aux mêmes têtes. Prochaine étape : l’examen du texte par le Sénat. Gageons que les débats y seront aussi animés qu’une réunion de famille autour d’un plat de nyembwe.