Boualem Sansal : la justice algérienne confirme son chef-d’œuvre – cinq ans fermes pour crime d’opinion
La cour d’appel algérienne a rendu ce mardi son verdict dans l’affaire Boualem Sansal : une copié-collé judiciaire. L’écrivain franco-algérien, emprisonné depuis novembre, écope à nouveau de cinq ans de réclusion, soit exactement la même peine qu’en première instance. Preuve que dans certains tribunaux, l’appel n’est qu’un exercice de style.
Au cœur de ce feuilleton politico-judiciaire : des déclarations faites en octobre 2024 sur un média d’extrême droite français, où Sansal osait rappeler que l’Algérie aurait hérité de territoires marocains sous la colonisation française. Un crime de lèse-patrie si grave que le parquet avait généreusement proposé dix ans de prison en juin. La cour, magnanime, s’en est tenue au chiffre rond.
L’affaire enfle alors que les relations entre Paris et Alger traversent une ère glaciaire. La France, jouant les candides, « espère des mesures de grâce ». Elle prie pour qu’Alger daigne offrir une réduction de peine à cet écrivain dont le vrai tort est d’avoir remué les fantômes de l’Histoire dans un média qui dérange autant à Paris qu’à Alger.
Résultat des courses : un romancier derrière les barreaux, deux capitales qui se toisent, et une justice qui fonctionne… comme une horloge à sens unique.