Bolokoboué, le petit village agricole qui défie l’échec du Projet Graine
Il était une fois un projet gouvernemental ambitieux… mais qui a mal tourné. Dix ans plus tard, à Bolokoboué, un petit site agricole résiste, porté par des mains passionnées et… beaucoup de sueur ! Ici, pas de discours creux, juste des plantes qui poussent, des étudiants motivés et une ONG qui croit encore au retour à la terre. Reportage
Bolokoboué, est la preuve vivante qu’avec peu de moyens mais beaucoup de volonté, l’agriculture gabonaise a un avenir. «Nous formons les futurs agronomes, testons des semences adaptées et montrons que l’autosuffisance est possible. Grâce à l’expertise de IDERC Africa nous formons des jeunes dans le secteur agricole.» affirme, Yannick Mvé, Responsable Technique du projet
Autosuffisance, un mot qui fait rêver… surtout quand on sait que le Gabon importe encore 80% de sa nourriture. Mais à Bolokoboué, pas de place pour le découragement : ici, on cultive, on expérimente, et surtout… on transpire ! Dorlone Mbamba, étudiante en agronomie, est ici au combat.
«Moi, je veux être une guerrière des champs ! (elle rit) Non, sérieusement, si on ne se bouge pas, qui le fera ? Le Gabon a assez de terres pour nourrir sa population. Je veux montrer que l’agriculture, c’est l’avenir… et pas seulement pour ceux qui n’ont pas eu leur bac !»
Comme Dorlone, Rivalie Koumba, future agripreneur, préfère aussi les bottes aux talons et les semis aux selfies. Et franchement, avec des plants de soja aussi vigoureux sur site, on comprend son choix !
«Dans les écoles agricoles du Gabon on apprend la théorie. Ici, on voit si ça marche vraiment ! (elle sourit) Et parfois, la terre nous rappelle à l’humilité… Mais c’est ça qui est génial : on apprend en le faisant.»
Rivalie, l’a compris : entre le livre et le champ, il y a un monde… surtout quand il pleut et qu’il faut sarcler sous la chaleur. Mais bon, qui a dit que l’agriculture était un métier de flemmards ? Alors que le Projet Graine a été abandonné, Bolokoboué, lui, s’enracine. Peut-être que la solution pour le Gabon ne vient pas des grands discours, mais des petites parcelles où des jeunes osent croire que l’avenir est dans la terre. Et si, finalement, le salut venait… de nos champs ?