dimanche 19 octobre 2025
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Boakai, Président de la Patience… Libérienne : Les Promesses Campent Toujours à Monrovia

Un an après son élection sur un ticket « moi-je-sais-faire », Joseph Boakai découvre que gérer un pays c’est moins simple que de faire des promesses en meeting. Résultat : une manif d’amoureux déçus dans les rues de Monrovia.

Quand on vous dit que la lune de miel, en politique, ça dure le temps d’un selfie… Joseph Boakai, fraîchement élu il y a un an grâce à un programme en lettres dorées (« Gouvernance Top Niveau » et « Vie des Libériens : Édition Deluxe »), a eu la mauvaise surprise de voir ses ex-supporters lui réclamer… ses devoirs. Oui, déjà. Des manifestants énervés comme des cafards sous une lampe ont défilé jeudi, menés par Mulbah Morlu, ancien pilier du parti Weah, reconverti en chef de claque de la déception générale.

Au menu des récriminations ? La liste est si longue qu’elle pourrait tapisser la route jusqu’à Gbarnga :

– Le Tribunal des Crimes de Guerre : « On veut un vrai tribunal ! Pas un truc discount réservé qu’à Prince Johnson ! », tonne Dougis Smith, moto taxi en colère. Le gouvernement, visiblement, aurait oublié d’activer l’offre groupe.

– Les Licenciements « Cadeau de Bienvenue » : Victoria Roberts, businesswoman et désormais chômeuse émérite, fulmine : « Boakai promettait la vie en HD, mais moi je viens de passer en 144p ! Améliorer nos vies ? Ils ont viré mon job pour le donner à son neveu, c’est ça l’amélioration ? ». Un concept novateur : le plein-emploi… pour la famille présidentielle.

– Les 40 Ans d’Expérience qui se font la Malle : Musu Dennis, manifestant philosophe, résume : « On a voté Boakai parce qu’il a 40 ans d’expérience. Sauf qu’on dirait qu’il les a laissées dans sa vieille valise. Au lieu de soulager le peuple, il lui marche dessus pour atteindre le palais. Sympa. »

La marche s’est terminée devant le palais présidentiel pour y déposer une pétition. Sans doute entre deux dossiers urgents comme renommer une rue ou choisir la nouvelle teinte des uniformes présidentiels.

Cerise sur le gâteau de la désillusion : Monrovia, d’habitude plus bruyante qu’un concert de coupés-décalés, était silencieuse comme un examen de maths. Les habitants, préférant Netflix aux gaz lacrymos, sont restés cloîtrés. Peur des débordements ? Ou simplement épuisés d’attendre que l’ère Boakai démarre enfin… autrement qu’en côte ?

Le gouvernement n’a pas encore commenté. Sans doute trop occupé à peaufiner son nouveau slogan : « Patience, la bonne gouvernance est en chemin… (délai de livraison : 40 ans)« .

 

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