Afrique Sub-Saharienne : Les banques en PLS, le Mobile Money leur pique la vedette (et l’argent sous le matelas)
Alors que les bonnes vieilles banques classiques, fidèles à leur tradition, continuent de considérer les campagnes et les pauvres comme une terra incognita* un peu poisseuse, le Mobile Money, lui, fait son marché. Sans chichis, ni costume trois-pièces. Résultat ? 23% des adultes d’Afrique subsaharienne sont carrément épargnés sur leur compte mobile en 2024. Un score qui envoie valser la moyenne mondiale des pays « pauvres » (9%) dans les cordes du ridicule. Preuve que quand on veut épargner sans se farcir les formulaires en triplicata et le regard condescendant du conseiller, on sait faire preuve d’inventivité.
Le dernier rapport de la Banque Mondiale, « Global Findex 2025 : On est connectés, même pour compter nos sous » (titre original légèrement moins fun), nous apprend même que dans cinq pays champions (Ghana, Kenya, Sénégal, Ouganda, Zambie), c’est carrément un adulte sur deux qui utilise son tel comme une tirelire high-tech. Imaginez : entre deux appels pour savoir où en est le mouton de la fête, on vérifie son solde. Pratique.
L’explosion est telle que désormais, quatre adultes sur dix au sud du Sahara possèdent un compte mobile money. Un boom qui fait saliver les opérateurs télécoms (MTN, Orange, Vodacom, Airtel, Safaricom), transformés du jour au lendemain en barons de la FinTech tropicale. Qui aurait cru qu’acheter du crédit parophone mènerait à gérer un empire financier ? Pas eux, les premiers. Mais ils s’y font, hein, ils s’y font… avec un sourire jusqu’aux oreilles.
Conséquence inattendue (ou pas) : l’épargne globale en Afrique subsaharienne a atteint son plus haut niveau depuis une décennie. Preuve que l’argent, quand il ne dort pas sous le matelas ou dans le cochon en terre cuite, préfère largement la simplicité d’un code PIN sur un écran de portable, même si la connexion 3G est un peu capricieuse.
La Banque Mondiale, sondant 145 000 âmes à travers le globe, note aussi que 35% des adultes de la région utilisent désormais des canaux formels pour épargner (mobile money, banques, ou autres organismes sérieux). Une hausse spectaculaire de 12 points depuis 2021. Seuls les Asiatiques du coin Est-Pacifique font mieux. De quoi donner des complexes aux banques traditionnelles, qui réalisent soudain qu’elles se sont peut-être un peu trop reposées sur leurs agences climatisées et leurs heures d’ouverture incompatibles avec la vie réelle.
Le futur de la finance en Afrique, il tient dans votre main et il vibre à chaque transaction. Désolé, Monsieur le Directeur de Banque, votre coffre-fort a l’air un peu… vintage.