dimanche 19 octobre 2025
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RDC-Rwanda : Un accord de paix signé à Washington, entre espoirs et précautions

Kinshasa et Kigali paraphent ce vendredi un texte historique sous l’œil américain. Objectif affiché : calmer l’enfer de l’Est congolais. Mais sur le terrain, les armes parleront-elles moins fort que les stylos ?

C’est à Washington, loin des collines du Kivu embrumées par les conflits et la méfiance, que la République Démocratique du Congo et le Rwanda tentent un nouveau pas vers la paix. Ce vendredi, les deux voisins ennemis signent un accord, paraphé sous haute tension diplomatique et après des années d’ accusations mutuelles qui font trembler la région, pourrait-on presque titrer dans un polar géopolitique.

Le décor ? La capitale américaine. Les parrains ? Les États-Unis, jouant les facilitateurs urgents après une rencontre décisive la semaine dernière. Le cœur du texte, selon le Département d’État, bat autour de deux promesses vitales : **le respect sacro-saint des frontières** et surtout, **l’arrêt immédiat des hostilités** dans l’Est de la RDC. Une région minée où le groupe armé M23, régulièrement accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali (ce que ce dernier dément), a mené une offensive déstabilisatrice ces derniers mois.

Un « marque-page » dans un conflit sanglant ?  

L’urgence est palpable. Des millions de civils pris en étau, une humanité en souffrance, une région asphyxiée par des décennies de violences. Alors oui, cet accord, s’il est appliqué, serait une bouffée d’oxygène monumentale. Mais dans les capitales comme dans les villages du Nord-Kivu, on retient son souffle. Parce qu’on a vu d’autres signatures s’envoler comme feuilles mortes au vent des intérêts contradictoires. Parce que le diable se cachera dans les détails – et surtout dans la mise en œuvre.

Signer la paix à 10 000 km des combats, c’est un peu comme réparer un toit en pleine tempête depuis son bureau climatisé. Audacieux. Mais il faut bien commencer quelque part. Ou encore : « Kinshasa et Kigali, main dans la main (guidées par Washington)… Une image qui vaut tous les communiqués, à condition que la poignée ne se transforme pas en bras de fer dès le retour au bercail.

Respect et Vigilance : 

L’espoir est permis, même mince. C’est un signal fort, un premier pas indispensable. Mais personne ne crie victoire. La paix ne se signe pas, elle se construit jour après jour, balayée par les atrocités. Le vrai test sera dans les prochains jours, sur les collines de Rutshuru ou de Masisi : les armes se tairont-elles ? Le M23 se retirera-t-il ? La confiance, le grain le plus précieux et le plus rare, germera-t-elle ?

Une chose est sûre : ce vendredi à Washington, une page pourrait commencer à se tourner. À la RDC, au Rwanda et à la communauté internationale de prouver que cette fois, ce n’est pas juste de l’encre sur du papier.

 

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