vendredi 18 juillet 2025
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Libreville : opération de déguerpissement sous le signe de la modernisation et des interrogations

Première sortie médiatique réussie pour le nouveau porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Nzame Nze Biyoghe, qui a tenu ce jeudi sa conférence de presse inaugurale. Au menu : diplomatie, accords internationaux et surtout, l’épineux dossier des déguerpissements en cours dans la capitale. 

 Diplomatie et pêche : le Gabon montre les dents

  Théophane Nzame Nze Biyoghe a ouvert son briefing en revenant sur la récente visite du président Brice Clotaire Oligui Nguema à Malabo, en Guinée équatoriale. Un sujet sensible, puisque les deux pays doivent encore apaiser les tensions autour des îles Mbanié, Conga et Cocotiers, attribuées à Malabo par la Cour internationale de Justice. « Une commission mixte est en place pour dialoguer », a rappelé le porte-parole, évitant d’enflammer le débat.

Autre décision marquante : la suspension de l’accord de pêche avec l’Union européenne. « Le Gabon donne beaucoup de poissons à l’UE, mais reçoit très peu en retour », a-t-il justifié, soulignant la volonté de l’État de renégocier des termes plus équitables.

SEEG : un bilan en demi-teinte

  Sur le front intérieur, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a été évoquée. Si l’administration provisoire, récemment remplacée, a permis une réduction notable des délestages dans le Grand Libreville, les coupures récentes ont rappelé que le chantier reste immense. « Le travail a été bien fait, mais des améliorations sont nécessaires », a concédé le porte-parole, sans s’étendre.

Déguerpissements : entre modernisation et inquiétudes

  Le sujet le plus brûlant reste l’opération de déguerpissement en cours à Libreville. Des quartiers entiers sont concernés, suscitant critiques et incompréhension. Pourquoi ces expulsions ? L’État avance des arguments d’urbanisme : « Ces projets visent à moderniser la ville, lutter contre les inondations et fluidifier la circulation », a expliqué Théophane Nzame Nze Biyoghe.

Face aux accusations de méthodes brutales, il a tenu à rassurer : « Il ne s’agit pas de punir, mais de construire un cadre de vie digne et moderne pour tous. » Et d’ajouter : « Le président suit ce dossier de très près. Les services compétents veillent à ce que les droits des populations affectées soient respectés. »  

Une promesse qui devra être vérifiée sur le terrain, alors que Libreville se transforme, entre ambitions gouvernementales et réalités sociales.

 

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