Togo : Lomé mobilise son armée… contre des manifestants fantômes ?
Alors que la jeunesse togolaise appelait à trois jours de colère contre le pouvoir, la capitale a déployé un impressionnant ballet sécuritaire. Résultat : un face-à-face entre des forces de l’ordre suréquipées et… le vent chaud du golfe de Guinée.
C’était un rendez-vous à ne pas manquer sur les réseaux sociaux : trois jours de mobilisation contre le régime de Faure Gnassingbé, fils et digne successeur de Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le Togo pendant 38 ans (une simple bagatelle). De jeudi à samedi, la jeunesse togolaise devait descendre dans les rues de Lomé pour crier son ras-le-bol.
Problème :
Les manifestants ont-ils oublié de mettre leur réveil ? Ou bien ont-ils « liké » l’événement Facebook sans lire le lieu du rendez-vous ? Toujours est-il que ce jeudi 26 juin, Lomé ressemblait davantage à un décor de film post-apocalyptique qu’à une place Tahrir bis.
Solution (version pouvoir)
Pas de demi-mesure ! Pour accueillir ces hypothétiques insurgés, le gouvernement a sorti le grand jeu :
- Des blindés ?
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Des centaines de policiers en tenue anti-émeute ?
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Un dispositif digne d’un G8 pour… quelques curateurs et vendeurs de maïs grillé ?
Le mot d’ordre officiel : « Mieux vaut prévenir que guérir… surtout quand on gère un héritage familial depuis 1967 ».
Sur le terrain :
Pendant que les forces de l’ordre s’entraînaient à garder le béton au frais à coups de regards menaçants, les réseaux sociaux, eux, bouillonnaient. Ironie suprême : les seules « foules » visibles étaient celles des pixels sur les écrans.
Le pouvoir a-t-il gagné par forfait ? Ou bien la jeunesse togolaise pratique-t-elle la grève de la manifestation en mode silencieux ? Réponse dans les prochains épisodes de « Togo : la démocratie en stand-by ».