samedi 15 novembre 2025
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COP 30 à Belém : Une marée humaine défie le pouvoir et dénonce l’échec climatique

Le cœur de l’Amazonie a battu ce samedi au rythme de la colère et de l’espoir. Des milliers de militants pour le climat et de peuples autochtones ont transformé les rues de Belém en un tribunal populaire, jugeant sévèrement l’inaction des puissants et dénonçant un système qu’ils jugent impérialiste et destructeur.

Alors que les délégations officielles négocient dans l’enceinte aseptisée de la COP 30, une marée humaine a déferlé dans la ville, portant une exigence simple et radicale : écouter ceux qui meurent pour la planète.

« Ils parlent, nous, nous mourrons. Notre forêt, notre maison, est massacrée sous nos yeux. Nous ne sommes pas des victimes, nous sommes les gardiens de la solution. Mais on nous ignore », tonne Benedito Huni Kuin, 50 ans, venu de l’ouest du Brésil. Sa voix, comme celle de milliers d’autres, est un cri d’alarme lancé depuis le front de la destruction écologique.

Une mobilisation libérée, un contraste saisissant

La « Marche mondiale pour le climat » a parcouru près de 5 kilomètres dans cette ville de 1,4 million d’habitants, s’approchant au plus près du centre des congrès, un bunker cerné par des dizaines de militaires et des barrières de barbelés. Ce dispositif sécuritaire souligne la défiance des autorités, mais n’a pas entamé la détermination des manifestants.

Pour la première fois depuis la COP de Glasgow en 2021, la société civile a pu manifester sans craindre les arrestations arbitraires. Un droit élémentaire bafoué lors des trois derniers sommets climatiques organisés en Égypte, aux Émirats arabes unis et en Azerbaïdjan, où la simple expression d’une contestation était étouffée. À Belém, le droit de protester a repris ses droits, offrant un contraste brutal avec le silence imposé des années précédentes.

L’impérialisme et l’absence américaine dans le collimateur

Les négociations de Belém sont orphelines d’un acteur majeur : les États-Unis de Donald Trump. Une absence qui pèse lourd et qui n’est pas passée inaperçue dans la foule. Un manifestant, juché sur des échasses et grimé en Oncle Sam, incarne ce rejet de « l’impérialisme » et de la politique climatosceptique de l’ancien président.

Le soutien à la cause palestinienne était également visible, des drapeaux flottant parmi la foule, reliant les luttes pour la justice climatique et les droits des peuples opprimés.

Plus qu’une marche, un avertissement

Cette mobilisation n’était pas une simple procession. C’était un avertissement lancé aux négociateurs. Le message est clair : les solutions ne viendront pas des seules tractations diplomatiques, souvent vidées de leur ambition. Elles émergeront de la résistance et des savoirs ancestraux de ceux qui, depuis des générations, protègent les écosystèmes.

 

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