Voyages aux États-Unis : Le Gabon dans le viseur de Trump, ou l’art délicat de la coopération migratoire

Dans un élan de générosité restrictive, l’administration Trump aurait, selon The Washington Post, dressé une liste de 36 pays – dont le Gabon – susceptibles de rejoindre le club très sélect des nations « à documentation suspecte ». Une distinction peu enviable, mais qui offre au moins l’avantage de figurer sur une liste américaine… même si ce n’est pas celle des Oscars.  

Des passeports sous haute surveillance  

Washington reprocherait gentiment à ces pays des « lacunes en matière de sécurité documentaire », une formule diplomatique pour dire : « Nous ne sommes pas sûrs que vos papiers soient aussi fiables que nos dollars. » Le Gabon, connu pour ses forêts et son pétrole, se retrouve ainsi dans une situation où ses ressortissants pourraient bientôt devoir choisir entre Miami… et Libreville. Un choix cornélien.

60 jours pour convaincre : le compte à rebours est lancé  

Les autorités gabonaises disposent désormais de deux mois pour prouver que leurs passeports ne sont pas plus falsifiables qu’un sourire de politicien en campagne. En jeu ? Les précieux visas américains, indispensables aux étudiants, hommes d’affaires et autres touristes gabonais rêvant de selfies devant la Statue de la Liberté.

Une coopération à renforcer… ou des vacances à annuler ?  

Si le Gabon parvient à rassurer Washington, ses citoyens pourront continuer à visiter Disneyland en toute quiétude. Sinon, ils devront peut-être se contenter des attractions locales – les éléphants de la Lopé valent bien ceux de Universal Studios, non ?

Comme souvent en diplomatie, tout est question de formulation. Le Gabon n’est pas « menacé », il est « invité à améliorer sa coopération ». Et si les États-Unis ne  le « punissent » pas, ils « ajustent leurs conditions d’accueil ». Une subtilité linguistique qui rappelle que, dans les relations internationales, même les désaccords s’habillent en costumes trois-pièces.