RDC : Tshisekedi veut dialoguer avec son opposition – un rituel politique en quête d’échos
La République démocratique du Congo (RDC) assisterait-elle à l’énième tentative de « dialogue national » ? Lors de son discours commémorant l’indépendance du pays, le président Félix Tshisekedi a lancé un appel solennel à « transcender les clivages ». Une main tendue vers l’opposition, geste désormais rituel dans l’arsenal des chefs d’État africains en quête de légitimité.
« Notre unité n’est pas une option, c’est une condition de survie », a déclaré M. Tshisekedi, martelant un credo aussi noble que usé. Le chef de l’État a même évoqué sa récente rencontre avec Martin Fayulu, opposant historique, comme une « étape importante » vers la réconciliation-preuve que les ennemis d’hier font parfois d’utiles figurants dans la grande mise en scène de l’unité nationale.
La mécanique bien huilée du « dialogue »
Interrogée sur la forme concrète de cette ouverture, une source présidentielle a révélé la création d’un groupe de travail chargé de « réfléchir à un cadre de dialogue ». Une séquence protocolaire immuable : après les poignées de main symboliques avec les dignitaires religieux (catholiques et protestants cette fois), l’exécutif dégaine sa cellule de réflexion.
L’initiative, présentée comme un remède à la fragmentation politique, repose sur un paradoxe savoureux : c’est toujours le pouvoir en place qui orchestre les règles du jeu de l’inclusion. Reste à savoir si l’opposition acceptera de jouer les figurants dans ce ballet où les promesses de cohésion se heurtent souvent aux réalités des calculs partisans.