Guinée : cap sur l’indépendance maritime pour booster les revenus de la bauxite !
Face à l’explosion de ses exportations de bauxite, la Guinée passe à la vitesse supérieure. Objectif : reprendre le contrôle du transport et des prix de son minerai phare. Deux armes secrètes : une nouvelle compagnie maritime nationale et un index référence. Explications.
Bonne nouvelle pour les finances guinéennes ! Alors que les exportations de bauxite ont quadruplé en cinq ans, l’État lance une offensive stratégique pour en capter davantage de revenus. Au cœur du plan : reprendre la main sur le transport maritime de l’or rouge, une manne jusqu’ici sous-exploitée.
Le code minier donnait déjà droit à la Guinée de transporter 50% de ses volumes exportés sous pavillon national. Mais faute de moyens, cette règle dormait dans les textes. Finie l’impuissance ! Le gouvernement vient de créer la Guinéenne des Transports Maritimes
« C’est un changement radical », souligne Oumar Barry Totyia, directeur de l’Observatoire des mines et des métaux. « Avec ses propres navires, la Guinée exercera enfin pleinement ses droits. L’enjeu est énorme : le transport génère entre 15 et 25 dollars par tonne de bauxite ! »
Deuxième coup de maître : la création du Guinea Bauxite Index (GBX). Cet outil inédit vise à optimiser les revenus et à maîtriser les prix du minerai sur les marchés internationaux.
« Le GBX sera notre baromètre officiel », explique Totyia. « Jusqu’ici, la bauxite échappait à toute cotation standardisée. Avec cet index, nous reprenons le contrôle de notre produit face aux géants comme la Chine, notre premier client. »
Un contrôle crucial quand on sait que le prix de la tonne de bauxite guinéenne oscille entre 35 et 80 dollars, selon les contrats.
La Guinée ne se contente plus d’exporter sa bauxite en quantités record. Elle construit désormais les leviers pour en maximiser la valeur, de la mine au port. Un virage stratégique pour surfer durablement sur le boom minier.
