dimanche 19 octobre 2025
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Présidentielle Camerounaise : le mystère Biya – le gouvernement joue aux fléchettes avec les probabilités

À Yaoundé, le grand cirque électoral est ouvert ! Plus d’une vingtaine de courageux (ou d’optimistes chroniques) ont déjà jeté leur chapeau dans l’arène présidentielle. L’opposition, fidèle au poste, aligne ses figures connues, tandis que la société civile tente sa chance avec des minois frais. Un vrai festival de la démocratie en germe.

Mais trêve de distractions ! Le vrai spectacle, le seul qui vaille son pesant de cacahuètes grillées, se joue dans les hautes sphères du pouvoir. La question brûlante, celle qui fait suer les communicants et grincer les portes des ministères : Monsieur Paul fera-t-il son grand retour ?

Lundi, sur les ondes bienveillantes de RFI, le porte-parole du gouvernement, probablement équipé d’une boule de cristal légèrement fêlée, annonçait un suspense haletant : la candidature de l’intéressé suprême était pile à « 50/50 ». Un vrai lancé de pièce en l’air ! À pile, il se présente ; à face, il laisse sa place ? Simple calcul savant, sans doute.

Mais patience ! Mardi matin, à peine le café avalé, voilà qu’une autre sommité du même sérail, brandissant fièrement la carte du RDPC comme un talisman, monte au créneau pour rétablir la vérité : c’est « 100% certain » ! Du solide, du béton armé, de la certitude mathématique absolue. Un jour après le 50/50. La cohérence, c’est surfait, n’est-ce pas ?

Et pendant ce sublime numéro de voltige probabiliste, où les chiffres sortent d’un chapeau selon l’humeur du jour ou le micro tendu, le principal concerné, Paul Biya lui-même ? Un silence. Un silence si épais qu’on pourrait le trancher au coupe-papier. Peut-être médite-t-il dans sa résidence suisse, pesant le pour et le contre avec l’urgence d’un glacier. Peut-être que son « oui » ou son « non » est en cours de livraison par pigeon voyageur spécial. Ou peut-être, tout simplement, que la comédie des « 50/50 » et des « 100% certain » est le spectacle qu’il a lui-même commandé, histoire de voir qui sort quel chiffre du chapeau en premier.

En attendant, le gouvernement camerounais nous offre une masterclass en communication politique : l’art de dire tout et son contraire avec un sérieux imperturbable, pendant que le roi reste muet dans sa tour d’ivoire (ou son palace genevois). Un vrai régal pour les amateurs d’absurde.

 

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