Séville : Le grand barnum du fric manquant s’installe (sans les riches tontons d’Amérique)
C’est parti pour quatre jours de grand spectacle à Séville ! Sous le doux soleil andalou, l’ONU a réussi son pari : rassembler une impressionnante brochette de dirigeants mondiaux, experts en tout (surtout en discours), et 4 000 braves représentants de la société civile (qui espèrent secrètement des petits fours gratuits). Leur mission, si toutefois ils l’acceptent : sauver l’aide au développement, ce concept adorable mais apparemment en faillite.
Le décor est planté : le monde est en vrac, les caisses sont vides, et les pays du Sud font gentiment remarquer qu’il leur manque seulement 4 000 milliards de dollars par an pour ne pas crever la dalle ou cuire à la vapeur. Une broutille, quoi. C’est donc le moment idéal pour la quatrième édition du grand raout « FfD » (traduisez : « Fonds en détresse » ou « Faut financer désespérément »). Le slogan officiel ? « Trouver des solutions innovantes ! » Traduction non-officielle : « Fouillez-vous les poches, les gars, et sortez les licornes financières ! »
Au menu des réjouissances :
Le Clou du Spectacle : Le fauteuil vide des États-Unis, décoré d’un petit mot « désolé, on a un budget prioritaire… notre prochain porte-avions ».
Les tontons flambards de Washington ont préféré jouer les radins et zapper la fête. Dommage, ils manqueront à l’appel des « qui paie la prochaine tournée ? ».
Les Têtes d’Affiche : Antonio Guterres, star incontestée des sommets angoissés, et Pedro Sánchez, le maître de maison espagnol qui doit sûrement se demander s’il a assez de sangria pour tout ce beau monde (et pour noyer leur désespoir).
Le jeu de piste : « Où est passée la thune ? ». Entre les crises mondiales qui bouffent tout sur leur passage et les gouvernements qui serrent les cordons de bourse comme des avares de comédie, l’argent du développement a fait le grand saut. Mission pour nos 50 chefs d’État : le retrouver. Ou en inventer. Au pif.
L’ambiance promet d’être électrique… ou peut-être juste très bureaucratique avec des PowerPoints interminables sur « la mobilisation innovante des ressources ». On parie que quelqu’un va proposer une cagnotte Leetchi géante ? Ou de faire les poches des PDG du CAC 40 pendant la pause-café ?
Rendez-vous dans quatre jours pour savoir s’ils ont trouvé les 4 000 milliards sous un coussin au palais des congrès, ou si le seul résultat concret sera… l’organisation de la prochaine conférence (« FfD5 : Cette fois, c’est la bonne ! Promis ! »).