samedi 18 octobre 2025
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Indignation de Bilie-By-Nze après la convocation de Me Gisèle Eyue Bekale par la DGR

Alain Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et président du parti ‘’Ensemble pour le Gabon’’, s’est exprimé le 9 juillet devant le cabinet de l’avocate Maître Gisèle Eyue Bekale. Cette intervention fait suite à l’irruption, la veille, des agents de la Direction générale des recherches (DGR) dans les locaux de l’avocate de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin.

En effet, le 8 juillet, quatre agents se sont présentés au cabinet de Maître Eyue Bekale sans notifier officiellement le motif de leur visite. L’avocate est restée dans ses bureaux par crainte d’une interpellation, selon les déclarations de Bilie-By-Nze.

Maître Eyue Bekale représente l’ancienne famille présidentielle dans plusieurs dossiers judiciaires, dont des accusations de détournement de fonds et corruption. Son cabinet avait déjà fait l’objet d’une visite des services de gendarmerie le 8 juillet, liée à une enquête sur des vidéos controversées des interrogatoires des Bongo.

Bilie-By-Nze a dénoncé une « violation des procédures légales », soulignant qu’aucun cadre juridique (comme l’implication du barreau) n’aurait été respecté. Il a appelé à « garantir la liberté de mouvement de l’avocate » et au « strict respect des règles».

L’ancien Premier ministre a estimé que cet incident s’inscrivait dans une « politisation de la justice » et une « judiciarisation de la politique », deux phénomènes qu’il juge incompatibles avec l’État de droit. Il a invité les autorités à « ramener le calme » et à éviter « l’instrumentalisation de la justice».

Aucune réaction officielle de la présidence ou du ministère de la Justice n’a été rapportée à ce stade concernant les modalités de l’intervention.

Ces événements surviennent dans un climat de tensions persistantes depuis le coup d’État d’août 2023, où le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avait promis un retour à l’ordre constitutionnel.

Des acteurs politiques, dont la branche traditionnelle du PDG, ont récemment accusé le CTRI de « manipulation judiciaire », illustrant les crispations autour de l’indépendance de la justice.

La Constitution gabonaise garantit le droit à la défense et la présomption d’innocence (Art. 1). Les perquisitions chez un avocat nécessitent normalement l’implication du barreau, selon les standards internationaux.

Cet incident relance le débat sur l’équilibre entre sécurité juridique et enjeux politiques au Gabon, dans un contexte où la réforme judiciaire reste un pilier affiché du nouveau pouvoir de Libreville

 

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