Négociations Kinshasa-M23 : libération imminente de prisonniers des deux côtés, un premier geste fort

Après des mois de tensions, le gouvernement congolais confirme un geste concret de détente : des détenus des FARDC et des rebelles M23 vont être libérés mutuellement. Une mesure clé pour relancer le processus de paix, mais les défis restent immenses.

C’est un signal fort dans l’impasse des négociations avec le M23. Le Vice-Premier ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a annoncé ce lundi 21 juillet un pas tangible vers l’apaisement : la libération mutuelle de prisonniers entre le gouvernement de la RDC et la rébellion, soutenue par le Rwanda.

Cette mesure, qualifiée d’acte de confiance crucial, figurait dans la Déclaration de principes signée précédemment, mais sa mise en œuvre s’était heurtée à des « complexités » pratiques. Elle est désormais activée comme un levier essentiel pour crédibiliser l’accord de paix final en préparation.

« Pour renforcer la confiance et la volonté des parties, nous poserons des actes concrets. Cela inclut la libération des prisonniers de part et d’autre« , a déclaré Shabani lors d’un briefing officiel, reconnaissant l’urgence d’actions visibles après des mois de statu quo.

Des militaires FARDC « vaillants », selon le ministre, ainsi que des civils congolais (administrateurs, politiques, défenseurs des droits) actuellement détenus, certains en RDC,d’autres au Rwanda, allié incontournable du M23. Des membres du M23 capturés par les forces gouvernementales.

Shabani a été clair : la détention de Congolais au Rwanda est un point sensible. Leur libération, tout comme celle des prisonniers M23 en RDC, est désormais sur la table comme geste réciproque incontournable.

Le ministre a vite tempéré l’optimisme en rappelant que cette libération n’est qu’un premier pas. Les dossiers épineux restent entiers : « Il s’agira aussi de toutes ces questions de nos territoires occupés et du retrait des forces belligérantes », a-t-il martelé, soulignant que la route vers une paix durable est encore longue et semée d’embûches.

Cette annonce marque la première mesure concrète et mutuelle issue des récents pourparlers. Elle vise à créer un climat propice à la signature de l’accord de paix final, attendu « très prochainement ». Cependant, elle intervient dans un contexte de méfiance extrême et alors que le contrôle des territoires de l’Est par le M23 reste la pierre d’achoppement majeure. La crédibilité du processus se jouera désormais dans l’exécution rapide et transparente de ces libérations et dans la capacité à aborder les sujets les plus conflictuels.