La RDC élue au Conseil de Sécurité de l’ONU : entre reconnaissance diplomatique et défis Intérieurs
La RDC a été élue le 3 juin 2025 avec 183 voix sur 187 à l’Assemblée générale de l’ONU, pour un mandat de membre non permanent au Conseil de sécurité (2026-2027). C’est sa troisième élection après 1982-1983 et 1990-1991, marquant un retour diplomatique après 30 ans d’absence. Portée par l’Union africaine et des organisations régionales (SADC, EAC), cette élection consacre la RDC comme une « voix de l’Afrique » sur les enjeux globaux : sécurité collective, justice climatique, et réforme du multilatéralisme. Le discours du président Tshisekedi a souligné les atouts congolais : deuxième poumon écologique de la planète avec ses forêts bassin du Congo. Un pays doté de ressources stratégiques (cobalt, cuivre, lithium) indispensables à la transition énergétique mondiale.
Un mandat sous tension : ambitions vs réalités de l’Est
Malgré les conflits persistants à l’Est (notamment l’offensive du M23 soutenue par le Rwanda), la RDC compte transformer ses vulnérabilités en leviers d’action : Réforme des opérations de paix: Proposer des mécanismes inspirés de la MONUSCO pour privilégier la prévention des conflits et inclure femmes et jeunes (30% des budgets dédiés) . Plaidoyer pour l’Afrique : Porter la revendication de 2 sièges permanents africains au Conseil de sécurité avec droit de veto, corrigeant une « injustice historique » .Sécurité climatique : Créer un partenariat mondial liant protection des écosystèmes et stabilité, en s’appuyant sur son statut de « poumon vert».
Les défis à surmonter
Crédibilité face aux contradictions : comment promouvoir la paix mondiale quand la guerre ravage le Nord-Kivu ? Les autorités devront prouver que leur expérience post-conflit est un atout, non un handicap. La gestion des minerais stratégiques et la déforestation seront scrutées, exigeant une gouvernance transparente. Enfin ce siège offre à la RDC un levier contre le Rwanda via des résolutions onusiennes, mais requiert une unité africaine .
Les priorités congolaises : du sérieux dans un costume taillé sur mesure
Forte de 25 ans de missions de l’ONU sur son sol, la RDC compte réformer le maintien de la paix. Son credo : « Pourquoi envoyer des casques bleus quand on peut envoyer des factures de réparation ? » .
Le double jeu de l’Est : guerre à la maison, paix au Conseil
Siéger à New York entre la Russie et les USA ? Rien de plus simple quand on gère le M23 à distance ! », ironise un observateur. Pendant que Kinshasa célèbre, Goma tremble sous les bombardements. Mais rassurons-nous : le Conseil de sécurité pourra désormais discuter… de la RDC, en présence de la RDC. C’est plus pratique pour éviter les mauvaises surprises.
Une anecdote qui résume tout
Lors du vote, un ambassadeur européen murmure : « Ils n’arrivent pas à pacifier le Kivu, mais ils vont nous apprendre la sécurité globale ? ». Son collègue africain rétorque : « Au moins, ils savent de quoi ils parlent. Contre l’hypocrisie, rien ne vaut un expert du terrain.».
Cette élection consacre la **diplomatie proactive** de la RDC et offre une tribune pour rééquilibrer le multilatéralisme. Mais elle crée aussi une obligation de résultats : le pays devra transformer ce capital politique en progrès concrets pour ses populations, notamment à l’Est. Gageons que la communauté internationale, qui l’a portée à l’ONU, saura lui rappeler cette responsabilité.
Le saviez-vous ?
Avec 183 voix, la RDC a obtenu le 2ᵉ meilleur score parmi les pays élus en 2025 – derrière le Liberia (184 voix). Preuve que même dans la diplomatie, la compétition africaine reste serrée.