La Camerounaise Regine Esseneme au CERD: la réélection onusienne, un sans-faute (ou presque).
Régine Esseneme, magistrate hors hiérarchie et avocate générale près la Cour suprême du Cameroun, vient de décrocher son deuxième mandat au Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) de l’ONU avec 161 voix. Un score qui ferait pâlir d’envie un candidat à Miss Univers !
Depuis 2022, elle y siège avec tant de brio qu’elle en est devenue vice-présidente. Son job ? Superviser l’application de la Convention contre le racisme par les États membres. Trois sessions annuelles à Genève, des débats sur l’égalité raciale, et des « observations générales » qui font trembler les discriminatoires du monde entier. Un CV si lisse qu’on pourrait y faire du ski nautique.
La croisée des femmes et des détenus
De 2015 à 2020, Esseneme, alors procureure générale à Garoua (Nord-Cameroun), mène une croisade contre les inégalités de genre. Elle forme les populations sur les droits des filles, combat les mariages forcés et l’excision, et visite même les prisons pour offrir des kits d’hygiène aux détenues. Une Sainte Thérèse en toge ? Presque !
Les secrets d’un succès diplomatique
À 60 ans, Esseneme cumule 35 ans de magistrature et un titre traditionnel : Zomelo’o, décerné en 2021 par les chefs d’Assob. Un atout pour séduire les diplomates onusiens ? Sans doute ! Son ascension doit aussi beaucoup à son rôle de « point focal genre » au ministère de la Justice et à ses publications sur les droits des veuves ou les mutilations féminines.
L’art de naviguer entre les eaux troubles?
Alors que le Cameroun sera examiné en 2024 par le Comité contre la torture de l’ONU, Esseneme organise des ateliers pour préparer la société civile. Un coup de maître : elle est à la fois juge (Cour suprême) et partie prenante (CERD) dans l’évaluation des droits humains. Un équilibriste sur un fil tendu entre Yaoundé et Genève !
Épilogue : Un portrait en clair-obscur
Régine Esseneme incarne le double jeu des figures internationales :
- À l’ONU: elle incarne l’Afrique progressiste, vice-présidente d’un comité onusien, chantre de l’antiracisme.
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À Assok : pour ses détracteurs, elle est la « commanditaire » de destructions tribales.
Dans ce roman camerounais, Esseneme reste une énigme : est-elle l’avocate des sans-voix ou une Machiavel en pagne ? Une chose est sûre : sa réélection prouve que, sur l’échiquier diplomatique, elle sait jouer ses pions mieux que quiconque.