dimanche 19 octobre 2025
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Gabon-USA : Oligui Nguema déroule le tapis rouge économique devant Donald Trump

À Washington, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a présenté à Donald Trump sa feuille de route pour transformer le Gabon en hub industriel africain. Invité par le  président américain à un forum, le général a multiplié les rencontres stratégiques de la Chambre de commerce américaine au bureau Ovale – avec un mantra : « Investissez chez nous ! »

Lors d’un dîner à la Maison Blanche, Oligui Nguema a détaillé sa vision d’un Gabon « souverain et tourné vers l’avenir ». Ambition affichée : séduire les capitaux américains pour financer des projets pharaoniques. En vedette, la ligne ferroviaire de 901 km (Belinga-Boué-Mayumba), présentée comme la colonne vertébrale d’une industrialisation nationale. Un projet si cher au président qu’il en avait fait l’annonce solennelle lors de son discours du 31 décembre 2024.

À voir l’empressement du président gabonais à aligner les protocoles d’accord de la potasse de Mayumba aux pourparlers avec ExxonMobil et Boeing, on devine un homme pressé de faire oublier les turbulences politiques passées. Sa stratégie ? Inonder les investisseurs de chiffres parlants : 12 millions de tonnes de manganèse par an, 8 à 9 gigawatts d’énergie supplémentaire nécessaire, et un port en eau profonde à construire… De quoi faire briller les pupilles de Wall Street, sous le regard satisfait d’un Trump habitué aux superlatives.

Autre argument choc : le Gabon mise désormais sur la transformation locale de ses minerais (lithium, or, cobalt), créant ainsi un « mur » économique contre l’immigration illégale. Oligui Nguema a même glissé, non sans malice diplomatique, que le passeport gabonais gagnerait en crédibilité si le pays devenait un eldorado industriel. Une manière élégante de lier développement et contrôle migratoire.

 Cerise sur le dîner diplomatique : le président gabonais a suggéré que Donald Trump méritait le prix Nobel de la Paix pour ses médiations en Afrique. Une proposition qui, venant d’un chef d’État fraîchement installé, pourrait bien figurer au chapitre « flatteries stratégiques » des manuels de relations internationales…

Avec des demandes de financement auprès d’US-DFC et d’Eximbank, le Gabon d’Oligui Nguema joue résolument la carte américaine. Un pari audacieux où la « diplomatie économique » se mue en arme de séduction massive. Reste à voir si les investisseurs succomberont au chant des mines gabonaises  et à l’éloge trumpien subtilement suggéré.

 

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