Gabon : Poursuites judiciaires et contestations autour de Sylvia et Noureddine Bongo
La justice gabonaise intensifie ses procédures contre Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddine Bongo Valentin, demandant le gel de leurs actifs financiers. Depuis leur exil londonien, les principaux intéressés dénoncent une persécution politique et annoncent détenir des preuves de violations de leurs droits.
Demande de gel d’avoirs
Le parquet de Libreville a formellement sollicité la BGFI Holding Corporation pour le gel des comptes bancaires de trois sociétés : SELCOS SA (appartenant à Sylvia Bongo), CAPELLA SA (liée à Jalil Bongo Ondimba) et AQUARIUS (propriété de Noureddine Bongo Valentin). Dans une requête consultée par Afrik Internews, le procureur Eddy Minang justifie cette mesure par « des besoins d’enquête », exigeant la production des soldes de comptes et leur blocage « jusqu’à droit connu ».
Poursuites maintenues malgré les libérations
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des procédures engagées depuis septembre 2023 contre l’ancienne Première dame et son fils aîné, accusés de détournement de fonds publics, corruption, blanchiment et association de malfaiteurs. Le parquet réaffirme que leur libération conditionnelle du 12 mai pour « raisons de santé » n’interrompt pas la marche de la justice, promettant « un procès équitable ».
Depuis Londres, Sylvia et Noureddine Bongo contestent cette version. Dans une récente déclaration, ils attribuent leur libération à l’intervention de la « communauté internationale », évoquant « 20 mois de détention arbitraire » et des « tortures répétées ». Ils annoncent détenir des preuves « audio et vidéo irréfutables » qu’ils comptent transmettre à la justice française, incluant selon eux : des « hautes autorités judiciaires » agissant « sur instruction » du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Des militaires du CTRI (Comité pour la Transition) dictant des instructions à la juge d’instruction Leila Ayombo Moussa. Des « aveux de torture » et « actes de barbarie » commis par des militaires.
Craintes d’un procès en contumace
Les exilés redoutent désormais une « condamnation par contumace lors d’un faux procès » visant selon eux à « légaliser la saisie de [leurs] biens » et justifier la prise de pouvoir par la force en août 2023. Ils affirment leur détermination à poursuivre la lutte contre « les humiliations, la terreur et l’injustice » subies.