Gabon : La relance express de l’Institut Africain d’Informatique pour sauver le continent du déficit numérique !
Face à une pénurie criante de talents tech, Libreville passe à l’offensive pour ressusciter l’IAI, fleuron historique à la dérive. Urgence absolue : 230 millions d’emplois africains menacés d’ici 2030.
La bombe à retardement du déficit numérique africain est sur le point d’exploser. Alors que la Banque mondiale alerte : 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne exigent des compétences digitales d’ici 2030, le Gabon lance un pavé dans la mare. Objectif : relancer d’urgence l’Institut Africain d’Informatique (IAI), ce géant endormi basé à Libreville, pour éviter au continent un crash économique et technologique.
Hier, le ministre gabonais de l’Économie numérique, Mark Alexandre Doumba, a sonné la mobilisation générale lors d’une réunion cruciale avec la direction de l’IAI. Message clair : l’heure n’est plus aux petits ajustements, mais à une révolution totale. Finie l’ère des difficultés structurelles et du rayonnement ralenti ». Le gouvernement exige une métamorphose immédiate : modernisation brutale des formations, dynamique pédagogique chamboulée, gouvernance réinventée et plan de sauvetage structurel sur la table. Un conseil d’administration extraordinaire avec les 11 États membres sera convoqué dans les plus brefs délais pour acter cette renaissance panafricaine.
Pourquoi cette course contre la montre ? Le constat est implacable et glaçant : le continent crève de sa faim en ingénieurs. Talentum, spécialiste RH, lâche le chiffre choc : la plupart des pays africains forment moins de 5000 ingénieurs par an… alors que la demande explose, dépassant souvent dix fois ce chiffre ! L’IAI, fer de lance historique fondé en 1971, a perdu son mordant. Son statut de temple de l’excellence numérique s’est érodé, laissant un vide béant dans la formation des élites tech africaines. Sans talents locaux, pas de souveraineté numérique. Cette pénurie étouffe l’innovation, ralentit les économies et maintient le continent en état de dépendance technologique.
L’ambition du Gabon est claire : replacer l’IAI au cœur de la bataille pour la compétitivité numérique africaine. Mais le défi est titanesque. Les questions brûlantes restent en suspens : les États membres (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Congo) mettront-ils vraiment la main à la poche ? L’institution pourra-t-elle rattraper le rythme effréné des techs ? La volonté politique gabonaise, aussi forte soit-elle, pourra-t-elle vaincre l’inertie ?
Un espoir renaît à Libreville, mais la route vers la rédemption numérique de l’Afrique sera semée d’embûches. La relance de l’IAI n’est plus une option, c’est une question de survie économique pour le continent. Le compte à rebours est lancé.