dimanche 19 octobre 2025
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Gabon : La fin du bus gratuit, retour à la réalité… et aux tickets !  

Exit la générosité pandémique ! Le Conseil des ministres du 20 juin, présidé par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema,  a acté la fin prochaine de la gratuité des transports publics instaurée en 2020 pour soulager les Gabonais durant le Covid-19. Motif officiel ? Un dispositif devenu « intenable financièrement », qui asphyxie les entreprises publiques TransUrb et Sogatra. En d’autres termes,  l’État en a assez de jouer le Robin des bus.  

Pendant que les économies mondiales tentaient de se relever, le Gabon d’Ali Bongo avait opté pour la distribution gratuite de sièges, une mesure si populaire qu’elle est restée comme une vieille tache de kola sur un costume. Conséquence : Sogatra et TransUrb, déjà handicapées par un parc automobile « quasiment obsolète » (lire : des bus plus âgés que le TikTok moyen), croulent sous les dettes. Les syndicats ne sont pas surpris : ils dénoncent depuis des années ces épaves roulantes.

L’après-gratuité : cap sur les abonnements 

 

En bon comptable, l’Exécutif promet désormais un système d’abonnement annuel pour les usagers réguliers. Une manière élégante de dire : « La fête est finie, mais pour les fidèles, on fait un prix de groupe ! »

Sur le pavé, les réactions divergent .Tandis que le gouvernement serre les ceintures, les passagers serrent les poings. « C’est un coup dur ! Pendant le Covid, cette gratuité était une bouée. Aujourd’hui, on nous

©Afrikinternews

la retire alors que la vie reste chère. Où est la solidarité ?» se lamente Loïc Nziengui, sans-emploi.

Chez les fonctionnaires, on hausse les épaules : après tout, l’exception pandémique n’a été qu’une parenthèse… vite refermée. »

Pour Josette Mebale, cadre publique : « Rien de nouveau ! Avant 2020, on payait déjà. La mesure doit surtout aider les seniors. Le reste ? Un retour à la normale… un peu trop normal, peut-être. », Pense-t-elle, assise  sous un arrêt-bus au carrefour  Rio.

 Et dans l’ombre, les comptables sortent enfin leur calculette.  «Enfin du réalisme ! Entretenir des bus sans revenu, c’était suicidaire. Cette gratuité coûtait plus cher qu’un mariage en or. Place à la gestion responsable ! »,  déclare Martial Mabo, comptable

Reste à savoir si les bus de la Sogatra – ces « dinosaures métalliques » – tiendront assez longtemps pour encaisser les premiers tickets… ou si les usagers préféreront marcher. Un progrès écologique ? Le gouvernement n’y avait sans doute pas pensé.

 

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