Afreximbank : Un Camerounais élu président, il a déjà gagné… le droit de se prendre la tête !
Abuja a vibré ce week-end au rythme palpitant d’une élection bancaire ! Après une intense bataille de costards cintrés et de sourires diplomatiques, Georges Elombi, Camerounais distingué, a remporté le jackpot suprême : la présidence de l’Afreximbank. Son prix ? Le privilège exquis de succéder au Nigérian Benedict Oramah, qui, après deux mandats (soit 10 longues années à naviguer dans le marigot financier africain), a probablement filé en courant vers une retraite bien méritée.
- Elombi, connu des couloirs feutrés de l’institution – puisqu’il y traîne ses guêtres depuis 1996, une éternité ! –, hérite donc d’un « précieux atout » selon ses propres termes. Un atout aussi précieux qu’un billet de banque dans une zone inondée : un déficit chronique de financement du commerce africain estimé à 100 milliards de dollars par an, et le retrait progressif des copains occidentaux qui commencent à regarder ailleurs. Quelle aubaine !
Sa mission, gravée dans le marbre des communiqués de presse : « Consolider les acquis » (traduction : éviter que la banque ne s’effondre) et « structurer le financement d’un commerce africain plus ambitieux » (sous-titré : trouver magiquement 100 milliards par an pour que l’Afrique arrête d’être la risée des échanges mondiaux). Le tout basé sur la mise en place d’un « marché unique africain », un concept aussi mythique et attendu que la pluie en saison sèche.
Le principe sacro-saint de la rotation géographique a encore frappé : Un Nigérian ? Trop vu. Place à un Camerounais ! Après tout, pourquoi choisir sur le mérite quand on peut faire un tourniquet géopolitique ? Elombi, LLM et docteur en droit (Université de Londres, pour briller en société), est donc l’heureux élu, lui qui enseignait sagement le droit au Royaume-Uni avant de plonger dans le grand bain bancaire africain en 1996. Ascension lente mais sûre : presque 30 ans pour passer de vice-président à Président. La banque, c’est comme le vin, ça se fait vieux sur place.
Ses défis immédiats, cadeau bien empoisonné de son prédécesseur :
- Faire croire que doubler les financements à 40 milliards d’ici 2026 (alors qu’on a peiné à trouver 17,6 milliards en 2024) est un « objectif réaliste » et non un vœu pieux lancé en l’air lors d’un dîner de gala.
- Redonner de la « dignité aux Africains, où qu’ils soient », un mantra noble qui sonne un peu creux quand on sait que ladite dignité se heurte souvent à… un manque chronique de dollars.
- Empêcher que l’institution ne se prenne un « retrait de soutiens extérieurs » dans les dents. Parce que visiblement, la solidarité internationale, c’est comme un crédit, ça se renégocie à la baisse.
Georges Elombi devient ainsi le 4ème président de l’histoire de l’Afreximbank. Un poste prestigieux où l’on peut briller dans les sommets internationaux tout en priant très fort pour que les caisses suivent. Bonne chance, Monsieur le Président ! Vous allez en avoir besoin… bien plus que de votre diplôme de droit londonien.