Choléra en RDC : Urgence sanitaire à Kinshasa et vigilance régionale requise
La République Démocratique du Congo (RDC) affronte une crise de choléra d’ampleur nationale depuis mai 2025, avec près de 30 000 cas recensés en seulement 6 mois. L’inquiétude grandit aujourd’hui alors que l’épidémie, historiquement concentrée dans des provinces comme les Kivus et le Tanganyika, gagne désormais Kinshasa, capitale de 17 millions d’habitants. Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme face à cette recrudescence urbaine qui menace des vies dans des zones densément peuplées aux infrastructures sanitaires saturées.
Cette expansion géographique soulève des risques sanitaires transfrontaliers sérieux. Kinshasa, carrefour économique et migratoire majeur, partage des frontières fluviales et terrestres avec cinq pays (République du Congo, Centrafrique, Angola, Zambie, Tanzanie). Les déplacements de populations, le commerce informel et les défis d’accès à l’eau potable dans la région créent des conditions propices à une propagation internationale du vibrion cholérique.
Face à cette double urgence – protection des populations congolaises et prévention régionale –, une réponse coordonnée est impérative :
- Renforcement des soins à Kinshasa : Désengorger les structures de santé, garantir l’accès à la réhydratation et aux traitements, et améliorer l’accès à l’eau potable sont des priorités vitales.
- Surveillance épidémiologique renforcée aux frontières : Les pays voisins doivent activer des systèmes de détection précoce aux points d’entrée et partager les données en temps réel avec l’OMS et les acteurs sanitaires.
- Sensibilisation transfrontalière : Campagnes ciblées sur l’hygiène, le traitement de l’eau et la reconnaissance des symptômes, adaptées aux communautés frontalières et aux voyageurs.
- Solidarité internationale : Un soutien technique et financier accru est crucial pour aider la RDC à contenir l’épidémie à la source, protégeant ainsi toute la sous-région.
Des vies humaines sont en jeu, tant en RDC que dans les pays limitrophes. Agir avec célérité et coopération n’est pas seulement un impératif sanitaire, c’est un devoir humanitaire. La communauté internationale doit se mobiliser pour soutenir les efforts congolais et prévenir une catastrophe régionale. Comme le rappelle MSF, le choléra est une maladie traitable et évitable – sa propagation au-delà des frontières congolaises peut et doit être empêchée.