dimanche 19 octobre 2025
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Cameroun Présidentielle 2025 : La « candidature fantôme » qui torpille Maurice Kamto

L’élection présidentielle camerounaise s’offre un scénario digne d’un thriller politique low-cost. Samedi 26 juillet, Élécam, le gardien des urnes, a invalidé la candidature de Maurice Kamto (Mrc), principal rival de Paul Biya. Motif officiel : une double candidature au sein de son parti, le Manidem. Problème : personne au sein du parti n’avait entendu parler de ce mystérieux « co-candidat ».  

 Le lendemain, un nom émerge : Dieudonné Yebga. Présenté par Élécam comme l’autre candidat légitime du Manidem, il devient soudain la coqueluche des réseaux sociaux. Pas pour son programme, mais pour une série d’enregistrements audio viraux. Dans ces dialogues non authentifiés, une voix attribuée à M. Yebga explique pudiquement son geste : frustration post-primaire interne, accusations d’opacité contre le président du parti… et mention troublante de manipulations informatiques sur le site du ministère de l’Administration territoriale.

De quoi alimenter la théorie du « candidat-saboteur » : et si cette candidature parallèle n’était qu’un artifice pour disqualifier Kamto ? Les enregistrements, bien que non vérifiés, distillent un parfum de complot si enivrant qu’il embaume désormais l’opinion publique.

Côté acteurs, silence radio. Le ministère ? Muet. Le Manidem ? Aucune note officielle. Maurice Kamto ? Pas de commentaire. Seul Élécam maintient sa partition : procédure strictement réglementée, aucune double candidature n’est permise.

Dans cette pièce électorale, les micros ouverts des réseaux sociaux semblent plus bavards que les institutions. Reste à savoir si ces fuites audio relèvent du whistleblowing citoyen… ou d’un montage habile pour déstabiliser la crédibilité du scrutin. En attendant, les électeurs camerounais ont droit à une campagne… en version karaoké.

 Sans preuves tangentes, la polémique repose sur un dilemme : coïncidence bureaucratique ou manœuvre politique ? La balle est dans le camp des autorités pour authentifier – ou démentir – ces enregistrements qui défraient la chronique. L’électeur-citoyen, lui, écoute… et s’interroge.

 

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