19ᵉ festival cinémas d’Afrique à Lausanne : Une Odyssée Cinématographique au Cœur des Créations Africaines
Pour sa 19ᵉ édition, le Festival cinémas d’Afrique Lausanne (FCAL) s’impose comme l’unique événement suisse dédié aux cinémas africains, avec 59 films inédits issus de 23 pays du continent. Porté par une volonté de refléter la singularité des regards africains, le festival mêle récits intimes, luttes sociales et explorations formelles, offrant une immersion totale dans une création cinématographique en pleine métamorphose.
Dès ce 14 août, le festival s’ouvre sur un programme de courts métrages majoritairement réalisés par des femmes. Parmi les œuvres phares, Clef du sol (Allia Louiza Belamri, Algérie) : Une quête d’ailleurs portée par la jeunesse algérienne. L’Interrogatoire (Angela Aquereburu Rabatel, Togo) : Une satire burlesque de la bureaucratie africaine. Enfin, Sous le rônier (Orokiatou Baro, Burkina Faso) : Un portrait poignant d’une quête amoureuse en fin de vie.
Pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance angolaise, le festival consacre une rétrospective exceptionnelle : Concert de Bonga, une légende de la musique angolaise, le 16 août à la Salle Paderewski. Une projection de Para Lá dos Meus Passos (Kamy Lara) : Un documentaire sur l’émergence d’une compagnie de danse, symbole de résilience culturelle. Analyse de la scène cinématographique actuelle par Ery Claver (producteur à Geraçao 80), figure incontournable du cinéma angolais.
La section principale révèle des films audacieux qui défient les normes sociales : Il y a All the Colours of the World Are Between Black and White (Babatunde Apalowo, Nigéria) : Une histoire d’amour homosexuel dans un pays où l’homosexualité est criminalisée (primé à la Berlinale 2023). Mikoko (Angela Aquereburu Rabatel) : Le combat d’une marchande togolaise entrant en politique pour contrer son mari. Les Enfants rouges (Lotfi Achour, Tunisie) : Un drame sur des bergers confrontés au djihadisme .
Des classiques du patrimoine cinématographique africain ressuscitent : Œuvres de Sarah Maldoror, Djibril Diop Mambéty et Souleymane Cissé, présentées par des experts de la Fédération panafricaine des cinéastes.
Le FCAL transcende le simple écran : c’est un laboratoire de dialogues interculturels. Avec une programmation à 40% féminine et des films inédits en Suisse, il offre une plateforme vitale pour des voix trop souvent marginalisées. Alex Moussa Sawadogo (Délégué Général du FESPACO) résume : « Le cinéma africain n’est pas qu’un art ; c’est une parole nécessaire dans un monde en transformation » .
Entre découvertes angolaises, hommages aux pionniers et regards de femmes insurgées, le FCAL 2025 promet d’être un espace de mémoire et de création. Dans une Suisse friande de diversité culturelle, il rappelle que le cinéma africain, loin des clichés, incarne une révolution esthétique et politique en mouvement. « Le cinéma devient ici un acte de résistance joyeuse. »