Burkina : Le gouvernement supprime le « gadget démocratique » pour faire des économies de photocopies
Dans un élan de modernisation révolutionnaire, le gouvernement burkinabè a décidé de liquider la Céni, cette coûteuse fantaisie électorale qui compliquerait inutilement le paysage politique.
Alerté par le scandale des 500 millions de FCFA (soit trois paquets de café soluble et un terrain vague à Bobo-Dioulasso) gaspillés chaque année par la Commission électorale, le ministre Émile Zerbo a pris une mesure courageuse : dissoudre cet « objet démocratique non identifié« .
« Comment voulez-vous rationaliser l’État avec ce genre de fantaisies ?« , s’est insurgé le ministre lors d’une conférence de presse tenue entre deux parties de belote. « Désormais, les élections seront organisées en interne, façon potache. Plus besoin de ces indépendants qui s’entêtaient à… vouloir être indépendants. »
La manœuvre, présentée comme un « coup de génie anti-impérialiste », protégerait miraculeusement le processus électoral des vilaines influences étrangères. Un expert local nous confie sous anonymat : « C’est vrai qu’un ministère nommé par le pouvoir est bien plus à l’abri des pressions politiques qu’une commission indépendante. CQFD. »
Cerise sur le gâteau de la refondation : cette économie budgétaire colossale permettra d’acheter deux nouveaux flippers pour la cantine de l’Assemblée de Transition. Quant aux prochaines élections, rassurez-vous, elles seront supervisées avec la neutralité légendaire de l’Administration territoriale – réputée pour son impartialité proverbiale entre le café au lait et le thé à la menthe.
La communauté internationale a salué cette avancée démocratique en offrant au Burkina 50 000 stylos-bille « Made in China » pour les futurs bulletins de vote. Par souci d’indépendance, bien sûr.
