RDC : Le sommet des Grands Lacs se réveille et mise sur l’économie pour relancer la région
Pour la première fois depuis 2020, les dirigeants de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) se réunissent. À Kinshasa, l’hôte congolais a un mantra : remplacer les divisions par les connexions et faire de la diplomatie économique le fer de lance d’un nouveau départ.
Au menu des discussions : trains, routes et paix
La RDC accueille ce samedi 15 novembre le 9e sommet des chefs d’État de la CIRGL, une organisation sous-régionale en quête de second souffle. En amont de ce rendez-vous, les ministres ont planché sur le projet phare de la présidence congolaise : des infrastructures qui relient.
Trois grands corridors ont été au centre de tables rondes :
Le corridor de Lobito : Une autoroute ferroviaire pour exporter les minerais congolais vers l’Atlantique.
Le corridor Tanzanie-Burundi-RDC : Un projet de rail pour désenclaver le cœur de l’Afrique.
La route Ouganda-RCA via la RDC : Un axe routier pour fluidifier les échanges.
« Le Congo doit être un trait d’union », a martelé la Première ministre congolaise, Judith Suminwa. « Notre responsabilité historique, c’est de rassembler plutôt que diviser. »
Une CIRGL « moribonde » ? Kinshasa promet un reboot
Ce sommet marque le passage de présidence de la CIRGL à la RDC. L’occasion pour Kinshasa de redonner du mordant à une institution souvent décrite comme discrète, voire « quasiment inexistante » sur la scène diplomatique, selon un conseiller du gouvernement.
L’objectif affiché par les autorités congolaises est clair : opérer un virage stratégique. La priorité ? La paix et la coopération économique. « L’ambition est d’en faire un outil de développement pour la région », a souligné Floribert Anzuluni, ministre de l’Intégration territoriale.
L’éléphant dans la pièce : les conflits qui persistent
Si l’économie est sur le devant de la scène, les crises sécuritaires n’ont pas été évacuées des discussions. Un absent de marque a rappelé l’urgence de la situation : le Rwanda.
Aucun représentant rwandais n’a fait le déplacement à Kinshasa, alors que la tension reste extrême dans l’est de la RDC, où le groupe armé M23, soutenu par Kigali selon les experts de l’ONU, continue ses opérations.
D’autres dossiers brûlants étaient sur la table, comme la guerre civile au Soudan et les violences post-électorales en Tanzanie, sur lesquelles la CIRGL est restée jusqu’ici très silencieuse.
Ce sommet sera-t-il le tournant tant attendu pour la CIRGL ? La volonté de la RDC de promouvoir les « infrastructures qui unissent » pourra-t-elle apaiser les tensions qui déchirent la région ? La réponse se jouera dans les mois à venir, sur le terrain économique comme sur les fronts sécuritaires.
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