Mali : Choguel Maïga dans le viseur de la justice pour soupçons de malversations
Nouveau coup de tonnerre pour l’ex-Premier ministre malien. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a transmis à la justice des éléments accablants pointant des irrégularités financières présumées sous son mandat.
Les magistrats ont désormais entre les mains au moins deux dossiers transmis par le gardien des deniers publics : des inaugurations sous haute tension, des dépenses jugées problématiques engagées lors de la cérémonie d’ouverture d’un ouvrage public sous son autorité, et des frais de mission attribués « de façon indue », selon les termes cinglants du BVG dans son rapport.
La justice malienne plonge dans le détail de l’utilisation d’environ 2 milliards de francs CFA (plus de 3 millions d’euros) par les services de la Primature sous Maïga. Objectif : faire la lumière sur ces flux financiers suspects. Conséquence immédiate : une convocation de l’ancien chef du gouvernement semble inéluctable. « Nul n’est au-dessus de la loi. Pour la manifestation de la vérité, Choguel Maïga pourrait donc rapidement être entendu », lâche une source judiciaire proche du dossier, sous couvert d’anonymat.
Face à la tempête judiciaire, les partisans de l’ex-Premier ministre jouent la carte de l’aplomb, « serein et prêt à répondre ». Un ancien collaborateur assure que Maïga « n’a peur de rien » et se présentera s’il est convoqué. L’argument de la défense pointe déjà : l’utilisation des fameux « fonds de souveraineté » alloués au PM, dont la gestion serait discrétionnaire. « Un Premier ministre a droit à des fonds de souveraineté et il en fait ce qu’il veut », clame-t-il. La contre-attaque par les « dossiers » : Un autre proche, plus belliqueux, dénonce une manœuvre politique : « L’ancien Premier ministre dérange parce qu’il critique les militaires ». Et d’ajouter, dans un avertissement lourd de sous-entendus : « Mais attention, il a des dossiers ! ». Une menace à peine voilée suggérant que Maïga détient lui aussi des informations sensibles.
Tous les regards sont désormais tournés vers la justice malienne. La convocation, puis l’audition de Choguel Maïga, s’annoncent comme les prochaines étapes cruciales de cette affaire qui mêle finances publiques, responsabilités politiques et règlements de comptes dans un Mali en transition.