Présidentielle Cameroun 2025 : 20 recours explosifs inondent le Conseil constitutionnel
Le compte à rebours judiciaire est lancé. Dans un marathon nocturne haletant, le Conseil constitutionnel camerounais a été submergé par une vague inédite de recours. Retour sur une nuit où l’encre a coulé plus vite que la sueur…
L’ultime délai de dépôt des recours contre les candidatures invalidées a tourné au sprint judiciaire. 20 requêtes ont franchi les portes du Conseil constitutionnel avant minuit, dans une ambiance électrique. « Une odeur de papier humide et de sueur flottait au 3ᵉ étage », confie un greffier sous couvert d’anonymat. Chaque requérant, dossier en main, a joué sa partition dans ce ballet procédural : enregistrement urgent, récépissé en poche, puis triple copie expédiée à ELECAM, au MINAT et aux partis concernés – comme l’exige l’article 129 de la Constitution.
Parmi les premiers à riposter : Bertin Kisob (Cameroon Party for Social Justice), figure de proue des 70 candidats recalés. Dans les couloirs, la tension est palpable. « J’ai remis quatre dossiers, mes doigts tremblaient », souffle un militant croisé au carrefour Elig-Edzoa, téléphone collé à l’oreille.
Au cœur des contestations : cautionnements fantômes et signatures introuvables Les griefs ? Répétitifs et cinglants : Le trou noir du cautionnement : « Trois millions oubliés, voilà comment on se tire une balle dans le pied », ironise un juriste électoral. La résolution N°2025-013 exige un certificat de versement – absent chez plusieurs. La chasse aux signatures : La liste des 300 paraphes légalisés fait défaut dans de nombreux dossiers.
Au-delà des formalités, certains recours visent plus haut : la validation controversée de Paul Biya, la reconduction des sages du Conseil électoral déjà signalée par plusieurs candidats à la présidentielle
Le Conseil constitutionnel a désormais jusqu’au 9 août (art. 131) pour trancher. Un calendrier implacable qui pourrait : Réintégrer des candidats exclus. Redessiner la carte électorale du 12 octobre 2025. Mais ces 20 recours suffiront-ils à ébranler la course présidentielle ? « L’enjeu dépasse les chiffres : c’est la crédibilité du processus qui se joue », analyse un observateur.
Dans l’antre du Conseil constitutionnel, les lampes resteront allumées. Entre tampons officiels qui claquent et nuits blanches sous un climatiseur fatigué, chaque minute compte. Réponse imminente – et lourde de conséquences.