Péripéties judiciaires au RN : Bardella dénonce un « acharnement » lors d’une perquisition aux motifs encore flous
Une vingtaine de policiers de la brigade financière et deux juges d’instruction ont investi mercredi 9 juillet le siège du Rassemblement national, transformant les locaux du premier parti d’opposition en théâtre d’une saisie totale. Sous les yeux médusés des cadres RN, courriels, documents internes et archives comptables ont été méthodiquement emportés – opération d’envergure dont le fondement juridique reste, à ce stade, soigneusement évité par les autorités.
Jordan Bardella, président du RN, a orchestré sa contre-offensive sur X, dénonçant un « acharnement » étatique. « Nous ignorons quels griefs précis justifient cette intrusion », a-t-il tweeté, soulignant l’ironie d’une perquisition massive sans accusations formalisées. Une stratégie de communication rodée : le parti, habitué aux turbulences judiciaires, brandit déjà l’étendard de la persécution politique.
Si le Parquet national financier (PNF) garde un silence radio sur les suspicions précises, des sources proches de l’enquête évoquent à minima des vérifications sur des contrats de communication et des flux financiers. Le RN, quant à lui, promet des « révélations » sur les méthodes policières anticipant un bras de fer médiatique qui risque d’éclipser le fond de l’affaire.
De quoi alimenter la machine à griefs : d’un côté, une justice accusée de zèle militant ; de l’autre, un parti qui carbure aux procédures… mais peine à produire ses propres comptes rendus de transparence. Le spectacle de l’opacité affrontant l’opacité, sous haute escorte policière.