vendredi 26 décembre 2025
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Noël à Libreville : La chasse aux  jouets est déclarée !

Entre attentes enfantines démesurées et portefeuilles parentaux en berne, les soldes de la Saint-Éloi n’ont rien à envier à la ruée festive gabonaise. À trois petits jours du grand soir, Libreville transforme ses artères en champ de bataille commercial. Dans les grandes surfaces et les temples dédiés comme le mythique « Petit Dubaï », c’est l’assaut final. L’objectif ? Récupérer, sous un déluge de paillettes et de plastique, le dernier Paw Patrol ou la console à la mode, avant que le voisin ne le fasse. Car oui, à Noël, la solidarité a ses limites… surtout face à une Barbie édition limitée.

 

Les listes au Père Noël, soigneusement rédigées sous influence publicitaire, ressemblent à des cahiers des charges pour start-up. De leur côté, les parents, transformés en négociateurs en chef entre rêve et réalité, scrutent les étiquettes avec la fébrilité d’un trader en crise. « Il faudrait avoir une bonne poche… », soupire une fonctionnaire, résumant l’équation nationale : comment satisfaire une tribu sans déclarer faillite personnelle avant la nouvelle année ?

 

Sur le front des prix, l’inflation joue les trouble-fêtes. Les observateurs notent une hausse « notable ».

Un euphémisme, quand le même robot qui chantait l’an dernier coûte désormais un rein. Certains, pragmatiques comme Kevin, cadre prévoyant, misent sur la « pertinence » et les jouets « adaptés à l’âge ». Une approche rationnelle et admirable, souvent balayée par le cri du cœur d’un enfant devant un écran géant de jeu vidéo.

D’autres, en revanche, ont élevé l’attente en stratégie de survie. Ils rodent dans les allées, espérant un miracle promotionnel à la fermeture. « Ils reviennent à la dernière minute, pour les soldes »,

confirme une rayonniste, anticipant le chaos des dernières heures où l’espoir d’une réduction l’emporte sur la peur de la bousculade.

Puis il y a les irréductibles romantiques, comme Farel, pour qui le budget est un détail face à l’émotion du premier Noël de bébé. « Ça rentre dans mon compte », affirme-t-il, hypnotisé par l’offre numérique. Sa devise : le sentiment n’a pas de prix, mais il a quand même un excellent taux de crédit.

Alors que la frénésie atteint son paroxysme, le vrai miracle de Noël serait peut-être de se souvenir que la magie tient moins dans l’emballage que dans le partage. Mais chut… ne dites pas ça trop fort, vous feriez baisser le PIB du Père Noël.

En définitive, dans cette course effrénée au cadeau parfait, le plus grand exploit des Gabonais reste de faire tenir la féerie, les rires et… les factures, dans un même sapin.

 

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